Des données saisies récemment en Syrie, révélées dimanche dernier par le journal britannique "Sunday Times" et relayées dans la presse suisse, laissent penser que l'EI aurait prévu de s’en prendre à un dépôt de combustible bâlois.
Des aperçus aériens d'une zone industrielle ont été trouvés sur un disque dur abandonné par des combattants de Daech. Mais les services de renseignements suisses affirment n'avoir aucune information selon laquelle la Suisse aurait été ciblée.
Une cible européenne, pas suisse
Ancien collaborateur du SRC et spécialiste du terrorisme, Jacques Baud confirme : l'EI n'attaque pas les Etats, il s'en prend au système européen dans sa globalité.
Ainsi, ce n'était pas la Suisse qui était spécifiquement visée, mais un lieu stratégique au bord du Rhin, proche de la France et de l'Allemagne, qui aurait pu affecter d'autres pays par exemple en polluant ce fleuve qui traverse l'Europe.
Jacques Baud rappelle également que ce plan d'attentat représentait une simple possibilité pour Daech, et n'a jamais été réellement planifié.
La Suisse, "pas un ennemi"
"On a beaucoup dirigé nos regards sur l'EI (...) et on a un peu occulté ce qui est sous-jacent au terrorisme, c'est la présence occidentale au Moyen-Orient", explique-t-il. Le but des attentats, c'est d'agir sur la population afin qu'elle demande à son gouvernement qu'il cesse les bombardements.
Par conséquent, le risque d'un attentat en Suisse est "extrêmement faible", car elle n'est pas intervenue avec la coalition en Syrie ou en Irak et n'est donc pas considérée comme un ennemi.
Menace amoindrie mais toujours présente
Sur le risque de voir actuellement un attentat commis sur sol européen, Jacques Baud rappelle que si les structures de l'EI se sont dissoutes, "c'est aussi beaucoup parce que des combattants ont rejoint d'autres groupes, où ils étaient moins ciblés (...) mais où ils font les mêmes crimes" en passant sous les radars.
Mais avec la disparition de l'EI, il y a malgré tout une baisse du niveau de la menace, estime-t-il.
Propos recueillis par Mehmet Gultas
Adaptation web: Pierrik Jordan