Au total, 1814 apprentis de Suisse romande et de Suisse
alémanique ont répondu à un questionnaire élaboré par la Jeunesse Unia . Un large éventail
de branches est représenté. Dans la plupart d'entre elles, les
salaires des apprentis ne sont pas réglés par une convention
collective de travail.
Le salaire brut moyen est de 640 francs par mois pendant la
première année d'apprentissage, de 818 francs pendant la deuxième
année et de 1106 francs pendant la troisième année. Il ne grimpe
que légèrement lors de la quatrième année pour atteindre 1141
francs. La fourchette des salaires va de moins de 350 à 1500 francs
par mois.
Plus de 50% d'insatisfaits
Des rémunérations inférieures à 350 francs sont inacceptables,
estime Elena Obreschkow, secrétaire Unia à la jeunesse. De tels
salaires sont non seulement versés en première année
d'apprentissage, mais également en deuxième et troisième années. Il
apparaît que plus de la moitié (52%) des personnes interrogées ne
sont pas satisfaites de leur salaire.
Ce pourcentage augmente avec le nombre d'années d'apprentissage
pour atteindre 60% à la fin de la formation. Cela montre que les
jeunes représentent, à la fin de leur formation, une main-d'oeuvre
à part entière, tout en restant rémunérés au tarif apprenti, a
constaté Elena Obreschkow.
Les principaux postes de dépenses des apprentis sont les loisirs,
les repas et les transports. Les frais de transport élevés prouvent
qu'on attend de plus en plus des jeunes qu'ils cherchent une place
d'apprentissage au-delà de leur région, selon Elena Obreschkow.
Seuls 7% des entreprises prennent entièrement en charge les frais
de transport et le matériel scolaire et 27% participent à l'un des
deux postes.
ap/sbo/cab
13ème salaire et aides peu répandus
Un tiers des personnes questionnées ne touchent pas de 13ème salaire. La satisfaction par rapport au salaire est d'ailleurs plus élevée chez ceux qui en disposent.
Ainsi, un tiers des jeunes sans 13ème salaire sont satisfaits, contre la moitié de ceux qui en touchent un.
Seuls 7% des apprentis consultés bénéficient d'une bourse ou de l'aide sociale. La majeure partie des apprentis peut toutefois s'en sortir sans soutien étatique.
Vers une convention de travail
Unia entend améliorer la situation des apprentis par la voie politique, notamment parlementaire. Une campagne de sensibilisation doit être lancée au début de la prochaine année scolaire.
Il s'agit de dialoguer avec les jeunes, les offices de formation professionnelle et les écoles professionnelles.
La problématique doit également être abordée lors des prochaines négociations conventionnelles.