Le MPC mène des investigations sur la FIFA depuis 2015, rappelle l'autorité de surveillance dans son rapport annuel publié jeudi. Suite à une plainte pénale de la FIFA déposée en 2014 sous la présidence de Joseph Blatter, une enquête pénale a été ouverte contre inconnu pour gestion déloyale, escroquerie, abus de confiance et blanchiment d'argent.
Par la suite, l’enquête s’est élargie à un véritable complexe d’affaires. Le MPC mène actuellement près de 25 enquêtes pénales, collabore avec 15 autorités étrangères et analyse des documents représentant un volume total de données de 19 terrabytes. En tant que personne morale, la FIFA n’est accusée dans aucune des procédures, elle est partie plaignante et coopère en vue d'éclaircir les faits avec le MPC.
Sans procès-verbal
Etant donné la complexité de l'enquête, l'Autorité de surveillance du MPC reconnaît la nécessité pour les autorités de discuter de la suite de la procédure avec les parties. Le fait que deux rencontres informelles aient eu lieu en 2016 entre Michael Lauber et le président de la FIFA Gianni Infantino ne lui semble donc pas problématique en tant que tel.
>> Lire également : Les liens entre Gianni Infantino et le MPC auront des suites politiques
Les exigences du Code de procédure pénale n'ont toutefois pas été respectées. Tous les actes essentiels de procédure doivent faire l'objet d'un procès-verbal, ce qui n'a pas été le cas. L'autorité a donc recommandé en novembre 2018 de consigner désormais dans le dossier de la procédure les discussions menées avec les parties et d'autres personnes participant à la procédure.
Enquête disciplinaire?
La mise en oeuvre de la recommandation sera contrôlée d'ici fin 2019, mais les choses pourraient aller beaucoup plus loin. L'Autorité de surveillance examine si une enquête disciplinaire doit être menée contre Michael Lauber. En cause: une supposée troisième rencontre avec Gianni Infantino en 2017, révélée la semaine dernière par des journaux du groupe Tamedia.
L'enquête préliminaire devrait être terminée d'ici la fin de la première semaine de mai. Le résultat pourrait avoir un impact sur la réélection par le Parlement du procureur général pour la période 2020-2023.
ats/gma
Faire toute la lumière
L'autorité de surveillance va mettre toutes les ressources à disposition pour faire toute la lumière, a précisé son président Hanspeter Uster devant la presse. "On ne sait pas avec certitude ce qui s'est passé".
S'il y a une procédure disciplinaire, elle sera conduite par une personne externe. Les sanctions possibles vont de l'avertissement à une réduction de salaire de 10% pendant au plus un an.
L'autorité ne s'occupe pas de la surveillance de cas concrets. C'est la mission du Tribunal pénal fédéral, a précisé Hanspeter Uster. Selon lui, une documentation des rencontres est incontournable. Il en va de la crédibilité de l'institution.