Lors de la présentation des conclusions de l'enquête jeudi matin à Berne, l’Association des jeunes médecins de premier recours suisses (JHaS) s'est félicitée que cette spécialité soit "à nouveau dans le vent".
Elle en veut pour preuve qu'en 2008, seuls 10% choisissaient la médecine de famille à la fin de leurs études; en 2017, ils étaient 20% à faire ce choix définitif et 40% à se dire intéressés.
Sur les 1'100 membres que compte l'association, environ 350 sont déjà installés dans un cabinet médical, les autres étant encore étudiants ou médecins-assistants. Environ la moitié des membres ont participé à l'enquête.
Travailler à plusieurs et de manière flexible
Il en ressort que les jeunes médecins préfèrent travailler à plusieurs: ils choisissent majoritairement (plus de 70%) des cabinets regroupant de deux à cinq médecins. Seuls 10% des jeunes médecins optent encore pour un cabinet individuel, un modèle considéré comme "en voie de disparition".
Les jeunes praticiens travaillent généralement à temps partiel et se répartissent de façon homogène entre les agglomérations, les zones périurbaines et rurales.
Plus de 40% d'entre eux reprennent un cabinet dans lequel ils ont travaillé en tant que médecins assistants, dans le cadre de programmes généralement financés par les cantons -à l'exception du Tessin.
L'association en conclut que ces programmes d’assistanat sont un tremplin vers l’activité en cabinet médical, et estime même qu'ils constituent une "formule magique" pour lutter contre le manque de médecins de famille.
Renforcer l'attractivité
Si elle se félicite des conclusions de l'enquête, la JHaS rappelle que "le but est encore loin". Elle souligne l'importance de faire des efforts supplémentaires et demande ainsi aux cantons d’investir encore davantage dans de telles initiatives.
L'organisation réclame également un soutien politique, estimant que les conditions cadres doivent être adaptées de manière urgente afin de rendre plus attractive la perspective d'une carrière dans la médecine généraliste.
Pour la JHaS, cela doit passer notamment par la création de nouveaux modèles de cabinets médicaux finançables pour des jeunes, une présence renforcée de la médecine de premier recours dans les études et des modèles de temps de travail flexible.
Depuis dix ans, l'association s'attache à dépoussiérer l'image de cette spécialité. Elle rappelle ainsi que les médecins de premiers recours peuvent traiter 94% des pathologies et représentent moins de 8% des coûts totaux de la santé.
ptur