"Je suis convaincu que c'est une situation que je dois maîtriser et que je peux expliquer", a déclaré samedi le procureur général de la Confédération au micro de SRF. Interrogé sur un éventuel retrait de sa candidature pour un troisième mandat au MPC, il a répondu qu'une procédure disciplinaire ne changerait rien à sa décision.
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La polémique a trait à une troisième rencontre avec Gianni Infantino qu'il aurait tue. "Au vu des documents internes que nous avons consultés, tels les agendas et SMS, on en déduit que cette rencontre a bien eu lieu", selon Michael Lauber. Cela a été dit à l'Autorité de surveillance du MPC. "Mais je ne me souviens pas de cette rencontre", a-t-il poursuivi.
Selon lui, de telles rencontres relèvent du "courant normal". Il se souvient ainsi parfaitement de la deuxième rencontre simplement parce qu'il avait dû changer souvent de train et qu'il était arrivé très en retard.
"Je ne mens pas"
Il s'agit toujours de la même chose, de la préparation des données, de la classification et de la demande de coopération. La question est de savoir comment lui, Michael Lauber, peut faire avancer une procédure complexe par son réseau. Ces réunions informelles ne sont jamais prises en compte dans la procédure quand lui-même est présent, a poursuivi le procureur général de la Confédération.
Il rejette catégoriquement les accusations selon lesquelles il aurait menti ou caché des informations. "Je ne peux dire que ce que je sais", poursuit-il. "Je ne mens pas." Gianni Infantino n'a été à aucun moment soit partie à la procédure, soit prévenu, a-t-il précisé.
Des explications qui ne passent pas
Du côté des parlementaires, les explications du procureur général de la Confédération ne passent pas. Pour le conseiller national UDC Roland Büchel, ces explications sont "ridicules"; pour la verte Lisa Mazzone, il est "incroyable" et "problématique" que le magistrat ne soit pas capable de donner des explications plus claires, dans une enquête de cette envergure.
ats/gma
La FIFA veut coopérer
La FIFA a réaffirmé sa volonté de coopérer avec la justice, après l'interview accordée à SRF par le procureur général Michael Lauber.
L'organe faîtier du football mondial ne voit aucune ambiguïté au sujet des rencontres entre son président Gianni Infantino et le patron du Ministère public de la Confédération.
"Le fait que le président de la FIFA ait rencontré le procureur général en public et en toute transparence afin de discuter de l'affaire est simplement une illustration de la volonté de la FIFA de coopérer et d'assister le MPC dans son travail", est-il écrit dans une prise de position
Enquête préliminaire
L'Autorité de surveillance du MPC examine actuellement s'il y a lieu d'ouvrir une enquête disciplinaire contre le procureur général. Elle se penche notamment sur cette troisième rencontre présumée avec Gianni Infantino et sur les raisons qui ont poussé Michael Lauber à ne pas la révéler. Elle avait déjà blâmé le procureur pour ne pas avoir établi de procès-verbaux d'autres rencontres.
Le chef du MPC a lui souligné que d'autres problèmes liés aux enquêtes du MPC sur les scandales liés au football sont urgents. Il y a des demandes de récusation ainsi que des délais de prescription. Cette année, le Parquet fédéral devra décider s'il y a lieu d'intenter des poursuites ou non.