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Neuchâtel: grand débat sur la réforme de la santé

Il faut aller de la théorie vers les actes, estime Gisèle Ory.
Il faut aller de la théorie vers les actes, estime Gisèle Ory.
Trois cents personnes ont participé samedi aux états généraux destinés à remettre sur les rails la réforme du système de santé dans le canton de Neuchâtel. La réunion organisée à Cernier, dans le Val-de-Ruz, a rassemblé surtout un public averti.

En présence du Conseil d'Etat in corpore et d'un public surtout
formé de politiciens et de médecins, les états généraux se
voulaient une réponse à la nécessité de dégager un consensus pour
l'heure introuvable dans la restructuration du système cantonal de
santé, a souligné Patrick Erard, député au Grand Conseil, lors
d'une allocution d'introduction. L'élu Verts a appelé les parties
impliquées à cesser de se déchirer.



La réunion dans le Val-de-Ruz s'est déroulée dans le contexte de
crise qui bloque la mise en oeuvre de la planification sanitaire
neuchâteloise. Pas moins de trois initiatives populaires et une
initiative parlementaire contestent le concept élaboré par Hôpital
neuchâtelois (HNe) et approuvé par le gouvernement.



Les états généraux ont permis aux participants de mesurer la
complexité de ce qui a trait au domaine sanitaire, lequel ne se
limite pas aux soins médicaux. Comme l'a souligné le médecin
cantonal Claude-François Robert, la gestion et la promotion de la
santé affectent tous les genres de vie et d'activité.

Des pistes à explorer

Invité aux états généraux, le professeur Alberto Holly, de
l'Université de Lausanne, a relevé pour sa part la valeur record du
point Tarmed dans le canton de Neuchâtel. Il a présenté le
phénomène comme une piste à explorer dans une perspective de
réduction des coûts.



L'opportunité de rendre le système de santé performant avec des
moyens financiers restreints a figuré au coeur du débat à Cernier.
L'assistance n'a pas semblé unanime sur la possibilité d'améliorer
l'efficience des soins et la sécurité des patients en restreignant
les pratiques pointues à un nombre limité d'établissements.



L'ancien conseiller d'Etat valaisan Thomas Burgener a défendu ce
point de vue. Selon lui, toute politique de restructuration
sanitaire est vouée à l'échec si elle ne bénéficie pas d'un
consensus au sein du monde politique et si elle ignore les attentes
des acteurs et du personnel de santé.



ats/boi

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De la théorie au concret

Après le débat public en matinée, les états généraux se sont poursuivis l'après-midi au sein de trois ateliers.

Ceux-ci ont porté sur les coûts de la santé dans le canton, sur sa prévention et sa promotion, ainsi que sur les possibilités de traitement consensuel des initiatives populaires discordantes.

Les réunions en atelier doivent déboucher sur "des actes" assurant le succès de la réforme sanitaire, a commenté Gisèle Ory, conseillère d'Etat en charge de la santé.

Selon elle,^les acteurs de la santé et la population doivent décider "ce qu'ils peuvent faire et jusqu'où ils veulent aller avec les moyens à disposition".

Le contenu des orientations décidées samedi sera formalisé ultérieurement et fera l'objet d'une communication publique.