Modifié

La Confédération limitera la pollution due aux plastiques contaminés

Des bénévoles ramassent des déchets sur les rives du Léman le 7 avril 2018. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Une conférence internationale sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets s’ouvre à Genève / La Matinale / 1 min. / le 29 avril 2019
Les exportations de plastiques contaminées devraient être soumises à l'obligation d'annonce. La Suisse s'engagera pour cela lors de d'une conférence à Genève sur le contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets.

La  session de la "Triple COPs" réunit du 29 avril au 10 mai à Genève les Etats membres des trois conventions internationales visant à réduire les risques liés aux produits chimiques et aux déchets dangereux.

En vertu de la Convention de Bâle, les plastiques jugés dangereux sont déjà soumis à l'obligation d'annonce. La délégation suisse s'engagera pour que ce soit également le cas des plastiques souillés et non triés au préalable, a indiqué mercredi le Conseil fédéral. Toute personne qui souhaite exporter de tels déchets devra informer le pays de destination et obtenir son accord.

800'000 tonnes de plastiques

La Suisse consomme environ 800'000 tonnes de plastiques par année, selon l'association Swiss Plastics. L'essentiel de ces plastiques usagés, soit 80%, est aujourd'hui incinéré, avec une réutilisation de l'énergie thermique.

Un monstre de plastique à Ouchy pour dénoncer la problématique de sa gestion. [Keystone - Laurent Gillieron]
Un monstre de plastique à Ouchy pour dénoncer la problématique de sa gestion. [Keystone - Laurent Gillieron]

Moins de 15% sont recyclés: il s'agit essentiellement de PET. Près de 10% de nos plastiques usagés – donc environ 80'000 tonnes – sont exportés notamment vers l'Allemagne, qui s'occupe de les recycler.

Toutefois, les déchets qui résultent de ces tris sont ensuite réexportés pour partie vers le Sud-Est asiatique; 3% des plastiques terminant dans les océans proviennent des pays de l'Union Européenne – Suisse comprise. C'est une des raisons pour laquelle Berne veut désormais mieux réglementer nos déchets exportés.

>> Lire : Un dragon de Greenpeace rapporte emballages et plastiques chez Nestlé

Mais l'écologie n'est pas la seule motivation. L'économie a, elle aussi, son rôle à jouer selon Kurt Röschli, directeur de l'association Swiss-Plastics: "La Commission européenne impose de rapidement recycler plus. L'économie circulaire est annoncée et ça va aussi toucher la Suisse. Nous ne pouvons pas simplement dire 'nous ne sommes pas dans l'Union européenne': 70% du PIB dépend de nos exportations. Les entreprises exportatrices devront donc se plier à ces nouvelles règles."

Revoir la collecte des plastiques

Concrètement, pour un pays qui brûle l'essentiel de ses déchets se plier à ces nouvelles normes en matières de recyclage implique de revoir ses méthodes de collecte: les plastiques usagés devraient alors être triés soigneusement par types. Impossible en effet de mélanger une bouteille de lait de polyéthylène au polypropylène des films d'emballage.

Mais, comme le souligne Kurt Röschli, c'est là une tâche qui impliquerait la participation de la population entière.

Sujet radio: Katja Schaer

Adaptation web: Stéphanie Jaquet

Publié Modifié

Nouvelles substances à éliminer

Deux nouvelles substances devraient être inscrites sur la liste des substances à éliminer au niveau mondial: le dicofol, utilisé contre les acariens, et l’acide perfluorooctane, employé notamment dans la fabrication de revêtements.

La Convention de Rotterdam – concernant les produits chimiques et pesticides dangereux – s'appliquera à deux nouveaux pesticides, le phorate et l’acétochlore, ainsi qu’à hexabromocyclododécane, un agent ignifuge. Concrètement, cela signifie que leur exportation ne pourra se faire qu'avec l'accord préalable du pays récepteur.