Alors que Pierre-Yves Maillard s'apprête à prendre la tête de l'USS, les employés syndiqués sont de moins en moins nombreux. Ainsi, en trente ans, l'USS a perdu environ 100'000 membres. Et même si ce genre de problématique n'est pas la priorité d'une faîtière, Pierre-Yves Maillard "espère pouvoir contribuer à freiner l'érosion des adhésions, qui ne doit pas être une fatalité".
Le futur président, fort d'une solide expérience du terrain, lance quelques pistes: "Etre très présents sur les licenciements collectifs qui, il y a quelques années, étaient très liés à des questions de spéculation, de rachats", se souvient-il. "On a réussi à éviter un certain nombre de fermetures. Ça avait donné un élan. Et maintenant, le futur gisement d'emplois, c'est le domaine des soins à la personne lié au vieillissement de la population où le taux de syndicalisation est assez faible", note Pierre-Yves Maillard.
Accord-cadre
En ce qui concerne l'accord-cadre avec l'UE, Pierre-Yves Maillard ne mâche pas ses mots: "Les syndicats sont la force principale qui protège les salaires. On a eu une offensive assez exceptionnelle pour mettre en cause les quelques règles d'ailleurs insuffisantes pour protéger les salaires en Suisse, et on a bien vu que sans la fermeté des syndicats, les forces politiques auraient basculé."
Et de poursuivre: "C'est vraiment la résistance des syndicats qui, pour l'instant en tout cas, donne une chance de garder ce qu'on a et peut-être même de l'améliorer", détaille-t-il avant d'ajouter: "On ne peut pas défendre l'idée européenne en faisant pression sur les salaires. L'UE a fait des choix de libéralisation et c'est pourquoi nous sommes opposés à l'accord-cadre. Les négociateurs ont accepté des concessions, ils se sont mis d'accord sur les services publics et les salaires. Or si on élargit le débat en Suisse, il y a d'autres domaines où on pourrait être ouverts, mais pas ceux-là."
Thibault Schaller/pym
Où sont les femmes?
Interrogé sur le fait qu'il s'est prononcé en faveur d'Ada Marra pour succéder à Géraldine Savary au Conseil des Etats, Pierre-Yves Maillard explique: "Je ne vois pas comment dans le contexte où, dans d’autres cantons, un homme a remplacé une femme, il aurait pu en être de même pour le canton de Vaud, a fortiori dans le seul parti qui avait fait élire des femmes aux Etats."
Pour lui, le problème n’est pas le même en ce qui concerne les syndicats où les femmes sont bien représentées dans les instances dirigeantes, d'où la "légitimité" de sa candidature à la tête de l'USS.