Modifié

Assassinat d'Arthur Bloch: Payerne réagit

Succès et échecs de films et de politiciens
Jacques Chessex s'était emparé de l'affaire dans son dernier livre.
Soixante-sept ans après l'assassinat du juif Arhur Bloch à Payerne (VD), les autorités communales appellent à la vigilance contre tout racisme. Le geste du législatif survient après la polémique déclenchée par le dernier livre de Jacques Chessex.

Le législatif a adopté jeudi à une large majorité une résolution
sur ce crime commis par des nazis de la région.



Dans «Un juif pour l'exemple», l'écrivain vaudois, né lui-même à
Payerne, raconte le meurtre sauvage d'Arthur Bloch, qui a été
découpé en morceaux et jeté dans le lac de Neuchâtel.

Résolution non contestée

Dans leur résolution qui n'a été contestée par personne, la
municipalité et le Conseil communal insistent sur le «travail de
mémoire qui a pour but de rester vigilant en tout temps». «Même
s'il peut être douloureux, ce rappel du passé doit conduire
aujourd'hui à un travail de prévention et d'engagement contre toute
forme de racisme et de discrimination». Elle rejette toute
condamnation collective de la population de Payerne de 1942 ou de
2009.



Le texte insiste également sur le fait que la crise actuelle
pourrait pousser certains à chercher à nouveau des boucs
émissaires. Là aussi, il faut lutter contre ceux qui cherchent à
culpabiliser «les autres différents». Les autorités se réjouissent
enfin de la multiculturalité actuelle de Payerne et souhaitent que
la «convivialité» de la ville continue à rayonner.

Mémoire à honorer

Outre par son livre, Jacques Chessex a également suscité la
controverse en demandant que Payerne honore la mémoire d'Arthur
Bloch et rappelle ce qui s'est passé le 16 avril 1942. Il a
mentionné la pose éventuelle d'une plaque ou l'attribution du nom
du marchand de bétails à une place ou à une rue.



Le syndic de Payerne Michel Roulin avait répondu dans les médias
que cet assassinat relevait du «fait divers» et qu'il était inutile
d'en reparler. Sa prise de position avait déclenché une vive
polémique. Pour l'écrivain, ce meurtre «pour l'exemple» quelques
jours avant l'anniversaire d'Adolf Hitler révèle la profondeur du
mal qui s'est insinué jusque dans une petite ville comme
Payerne.



ats/cab

Publié Modifié

Les auteurs ont été condamnés

Le procès des assassins partisans du Reich s'est déroulé en février 1943.

Les trois accusés principaux ont été condamnés à la prison à vie, les deux autres à 20 et 15 ans de prison.

L'ex-pasteur Lugrin, qui était leur mentor, s'est enfui en Allemagne pour être arrêté par les Américains en 1945.

Le 5 juin 1947, la Cour a condamné Pascal Lugrin à 20 ans de réclusion et 10 ans de privation des droits civiques pour instigation à meurtre.

Jacques Chessex pris pour cible

La polémique avait encore rebondi lors du Carnaval de Payerne avec notamment une transcription du nom Chessex avec deux ss peint à la façon des SS du régime nazi.

L'écrivain a dit à plusieurs reprises avoir été menacé de mort à cause de son livre qui l'a propulsé en tête des meilleures ventes pendant des semaines.