Pour rappel, la Suisse doit adapter sa législation si elle veut rester dans l'alliance des Etats Schengen et Dublin. En cas de "non" le 19 mai, la coopération prendrait fin automatiquement après six mois.
"Grâce à ces accords, nous avons pu procéder à de nombreuses arrestations et identifications de délits. Cela a été rendu possible par un fichier de données qui nous permet un accès direct et immédiat. Si nous sortons de Schengen, cette information ne sera plus à disposition de nos polices cantonales, nous allons devenir myopes, voire aveugles", prévient mercredi le magistrat en charge de la sécurité et de la justice dans La Matinale.
Selon Maurice Ropraz, une sortie de Schengen impliquerait "un retour à la police de grand-papa". "Nous devrons solliciter des demandes au cas par cas et nous allons perdre en efficacité", assure-t-il.
Tradition suisse respectée
La nouvelle directive européenne veut rendre plus difficile l'accès aux armes susceptibles de faire beaucoup de victimes. "Le projet, adopté par le Parlement fédéral, soutenu par le Conseil fédéral et par la plupart des partis en Suisse, est équilibré. Nos négociateurs ont plutôt bien travaillé, puisqu'il n'y aura pas de conséquence particulière pour les militaires, les tireurs et les chasseurs. Cette loi respecte la tradition suisse", estime le conseiller d'Etat fribourgeois.
L'élu libéral-radical affirme par ailleurs qu'un meilleur contrôle des armes potentiellement utilisées par des terroristes sera effectué. "La volonté des Etats associés à Schengen, et je rappelle que la Suisse a voté cette adhésion en 2005, c'est précisément d'avoir un contrôle général sur les armes pour éviter le trafic illicite, les abus et le terrorisme."
Pas de prétention
"Cette nouvelle loi est un plus dans l'amélioration de la sécurité, sur le plan national et international, et pour lutter contre le terrorisme. Mais naturellement elle n'a pas la prétention de régler tous les problèmes", reconnaît tout de même Maurice Ropraz.
Mais ce dernier insiste: pas question de prendre le risque de sortir de l'accord de Schengen. "Ce traité a profité à notre pays sur le plan touristique et économique, tout comme sur les questions de la sécurité et de l'asile."
Propos recueillis par Thibaut Schaller/gma