Le premier décès concerne un homme de 30 ans, contaminé par des proches, qui n'était pas vacciné. Le second est celui d'un homme de 70 ans malade du cancer et qui souffrait de défenses immunitaires déficientes. Le patient est mort d'une pneumonie liée à la maladie.
Sept fois plus de cas qu'en 2018
De janvier à la mi-avril, 138 cas de rougeole ont déjà été enregistrés en Suisse. C'est 7,3 fois plus que pour la même période de l'année précédente (19 cas). L'incidence, elle, est passée de 2,2 (2018) à 16,2 (2019) cas par million d'habitants.
Au cours de cette période toujours, 22% des personnes infectées avaient moins de dix ans, 21% entre dix et 19 ans, et 57% 20 ans et plus. Et 91% des 137 cas dont le statut vaccinal était connu n'étaient pas ou insuffisamment vaccinés.
Selon Virginie Masserey, responsable du secteur vaccination à l'OFSP, les enfants sont vaccinés en Suisse et atteignent presque le taux nécessaire de vaccination à l'âge de 16 ans. "Environ 87% des enfants de 2 ans sont vaccinés, et 93% des jeunes de 16 ans. Mais beaucoup de jeunes adultes ne sont pas immuns, déplore la médecin au 19h30 de la RTS. Or, c'est précisément chez les adultes que l'on voit plus de complications de la rougeole que chez les jeunes enfants."
Foyers partout en Suisse
Treize foyers ont été identifiés jusqu'ici cette année. Elles ont concerné de deux à 31 personnes. Cinq cas ont été signalés à Genève entre le 12 janvier et le 5 février. Une mère, son jeune enfant et trois employés d'hôtel ont été touchés.
La plus importante poussée de rougeole a été constatée en février dans les cantons de Berne et de Neuchâtel, avec respectivement 17 et huit cas. Berne a signalé près de 40 cas du 1er janvier à la mi-mars. Une cinquantaine d'élèves se sont vus interdits d'école.
Une question de solidarité
L'OFSP rappelle jeudi que la vaccination contre la rougeole est recommandée. Elle permet d'une part de se protéger soi-même de la maladie et des complications graves qu'elle peut entraîner.
Pour Virginie Masserey, se vacciner est une question de solidarité: "Se protéger soi-même protège les autres. Même si on ne craint pas la maladie, il faut aussi penser aux personnes plus fragiles que l'on pourrait contaminer, comme les personnes immunosupprimées, qui ne peuvent pas se faire vacciner, les nourrissons ou les femmes enceintes."
ats/oang