Les deux suspects, âgés de 36 et 38 ans, possédaient de faux
papiers d'identité et seraient serbes, selon des sources policières
françaises. Ils étaient lundi après-midi en garde à vue après avoir
été arrêtés dans un hôtel au nord de Paris.
Ces interpellations sont le "fruit d'une coopération" avec la
police suisse, engagée à la suite d'un braquage perpétré mercredi
dernier dans une bijouterie de Lausanne. Le préjudice a été estimé
"à quelques millions d'euros". Les deux suspects avaient pris la
fuite vers la France après leur acte.
Après un braquage à Monaco
Les enquêteurs leur imputent un autre "important braquage de
bijouterie" il y a quelques semaines à Monaco, sans autre
précision. D'autres faits pourraient leur être imputés tant en
France qu'à l'étranger. Les deux hommes, "muets" devant les
policiers, font l'objet de plusieurs mandats d'arrêts
internationaux et sont qualifiés de "gros poissons" par les
sources.
Le gang international dit des "Pink Panthers" s'apparente
davantage à un groupe à géométrie variable de criminels originaires
d'ex-Yougoslavie qu'à une véritable "bande", selon des
représentants d'Interpol et de la police monégasque. Ces derniers
ont tenu en mars dernier une réunion de travail sur ce phénomène
inquiétant toutes les polices du monde (lire
ci-contre).
Objectif luxe
Le point commun du groupe des "Pink Panthers, estimé à quelque
200 personnes par ces policiers, est de privilégier le braquage de
bijouteries de luxe dans le monde entier. Ils ont aussi à leur
actif des vols, homicides et du trafic de drogue.
L'interpellation des deux suspects permet d'en "savoir plus sur
leur fonctionnement" et notamment sur la "façon dont les 'Pink'
réussissent à se débarrasser du montant des braquages en envoyant
rapidement le butin par le biais de transports internationaux", ont
indiqué les sources.
ats/afp/hof
Groupe de travail spécial au sein d'Interpol
L'organisation dite des "Pink Panthers" comprendrait quelque 200 membres, dont une centaine d'identifiés, principalement issus des pays de l'ex-Yougoslavie et tous spécialisés dans le braquage à main armée de bijouteries de luxe.
Ces membres, tous traqués, sont accusés d'avoir volé, en près de dix ans, pour plus de 100 millions d'euros de bijoux. Depuis juillet 2007, un groupe de travail spécialement consacré à leur traque est opérationnel au sein d'Interpol.
En septembre dernier, notamment, trois Serbes accusés d'appartenir à l'organisation ont été condamnés en France à des peines comprises entre 6 et 15 ans de prison.
Le mois dernier, un autre membre des "Pink Panthers" a été arrêté, à Chypre. Rifat Hadziahmetovic (voir photo ci-contre) a été condamné par le tribunal de Larnaca à neuf mois de prison pour avoir voulu voyager à l'aide de faux documents d'identité.
Rifat Hadziahmetovic est recherché en Espagne, où il sera extradé, à Bahreïn, au Japon ou encore aux Emirats arabes unis pour son implication présumée dans des vols de bijouteries ayant défrayé la chronique et attribués aux "Pink Panthers".