"En tant que personnes responsables, pouvons-nous nous moquer de l'état du monde dans lequel grandira la prochaine génération?", a lancé Petra Gössi aux 280 délégués du PLR réunis à Flawil (SG). Répondre par un oui signifierait "soit être égoïste, soit être ignorant", a-t-elle souligné.
Fort du sondage interne favorable aux mesures climatiques, le PLR va élaborer un papier de position en la matière. Ce texte sera soumis aux délégués le 22 juin. Les résultats du sondage sont disponibles sur le site en ligne du PLR.
L'environnement comme politique économique
"C'est pour moi déjà évident: la responsabilité individuelle doit être au coeur de notre position et la politique environnementale doit être une politique économique", a observé Petra Gössi.
Le virage environnemental entamé en février par la présidente n'a pas fait l'unanimité au sein du parti. Notamment son vice-président, le Bernois Christian Wasserfallen, s'est dit opposé à une taxe environnementale sur les billets d'avion.
"Nous devons cesser de dénigrer d'autres libéraux-radicaux", a souligné la présidente du parti. "Plus nous nous dispersons, moins nous obtiendrons de résultats."
Prévoyance vieillesse
La conseillère nationale schwyzoise s'en est prise, en outre, à la gauche, accusée de "faire comme s'il n'existait aucun problème" en matière de prévoyance vieillesse et de vouloir dépenser sans compter dans ce domaine. Et de souligner que la Suisse a besoin d'une prévoyance vieillesse financée de manière "sûre et durable".
Les délégués ont approuvé en ce sens une résolution à l'unanimité. Le texte réclame des réformes structurelles des trois piliers de la prévoyance vieillesse dès la prochaine législature ainsi qu'une "dépolitisation" de l'âge de la retraite d'ici à 2030.
La résolution exige un départ flexible à la retraite le plus tardif possible, impliquant une réduction échelonnée du temps de travail. Elle veut une hausse de l'âge de la retraite des femmes ainsi qu'une légère augmentation de la TVA et un frein à l'endettement pour garantir les finances de l'AVS à long terme.
Concernant le 2e pilier, le PLR préconise une baisse du taux de conversion de 6,8 à 6%. Les taux de cotisations salariales doivent être lissés et relevés. Les cotisations doivent en outre être étendues aux jeunes, aux bas revenus et rendues accessibles aux indépendants.
Quant au 3e pilier, le parti veut inciter davantage de personnes à s'en constituer un. Il aimerait aussi augmenter le niveau maximum des montants versés annuellement et donner la possibilité de racheter une part des années de versement perdues dans certains cas.
De la parole aux actes
Invitée de l'émission Forum, la conseillère nationale vert'libérale vaudoise Isabelle Chevalley salue la direction que prend le PLR, mais reste perplexe sur les faits. "J’attends le PLR sur des votes très concrets […] Faire des déclarations, c’est bien, mais il faut se demander comment avancer. Aujourd’hui, j’ai l’impression que l’écologie est un slogan de campagne, mais quand il faut entrer dans les faits, ça devient plus compliqué", a-t-elle souligné.
"Les grands problèmes seront: quels efforts vont faire les Suisses pour aller dans le sens d’une politique climatique ?" a relevé face à elle Benoît Genecand, conseiller national PLR genevois, membre de la Commission de l'environnement. "L’exemple le plus évident sera la hausse sur le prix de l’essence. […] dans ce domaine, on ne gagne pas seuls, on doit se réjouir d’être de plus en plus nombreux à vouloir une politique active."
ats/cab