Les femmes de la tranche d'âge 25-34 ans ont plus de diplômes supérieurs que leurs homologues masculins, c'est ce qui ressort des données concernant l'égalité entre les femmes et les hommes, publiées lundi par l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Des chiffres publiés en amont du colloque international "Gender Statistics" (les statistiques liées au genre) de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) qui se tiendra à Neuchâtel du 13 au 17 mai. Une rencontre qui a lieu tous les un an et demi dans un pays hôte ou au siège genevois de l'ONU.
Un bond en avant
En Suisse, ce bond en avant sur ces vingt dernières années s'explique notamment par le développement des hautes écoles et par la formation des enseignants qui a basculé dans le tertiaire.
Ces jeunes femmes intègrent aussi de plus en plus des filières dites "masculines"; mais certaines branches sont encore boudées: "Les femmes sont très intéressées par tout ce qui est sciences techniques, ingénierie, quand ce sont des filières qui s'éloignent un petit peu de l'imaginaire traditionnel", explique Helen Fueger, déléguée à l'égalité à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. "Les sciences de la vie attirent beaucoup les femmes, même si les exigences – notamment en première année, en mathématique, en physique – sont identiques aux autres filières d'ingénierie", ajoute-t-elle.
Un lent changement
Le profil de ces jeunes femmes diplômées est très recherché dans les entreprises. Mais, selon Alain Salamin, consultant en ressources humaines, le processus sera lent avant d'atteindre la taille critique sur le marché du travail: "Jusqu'à ce que la majorité des personnes employées en Suisse soient ces femmes mieux formées, ça va prendre dix, quinze, vingt ans".
"Parce qu'il va falloir encore des générations et des générations de femmes mieux formées pour qu'on puisse inverser cette tendance du marché du travail où on a toujours des femmes qui ne sont pas assez formées. Ces femmes-là vont devoir sortir du marché du travail – typiquement par la retraite – et être remplacées, petit à petit, par ces nouvelles femmes mieux formées", souligne-t-il.
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Selon l'OFS, l'écart salarial entre femmes et hommes s'est réduit au fil du temps. Mais une grande part de cet écart ne peut pas s'expliquer par des facteurs objectifs, tels que la formation, le nombre d’années de service ou l’exercice d’une fonction de cadre.
Sujet radio: Pauline Rappaz
Adaptation web: Stéphanie Jaquet