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La guerre nationale contre le tabagisme est lancée

Les partisans de la ligne dure contre la fumée passive partent au front.
Les partisans de la ligne dure contre la fumée passive partent au front.
La récolte des signatures en faveur de l'initiative "Protection contre le tabagisme" a été officiellement lancée lundi. Selon un sondage réalisé auprès de 640 personnes, le texte serait accepté par plus de deux tiers de la population si on votait aujourd'hui.

Les partisans d'une interdiction stricte de fumer dans les
locaux publics sont encore plus nombreux en Suisse romande, où 76%
des sondés seraient prêts à adopter l' initiative populaire .

Effets positifs

Environ 73% de la population ne fume pas en Suisse. Pourtant,
une personne sur cinq absorbe involontairement de la fumée pendant
au moins une heure par jour, a précisé le cardiologue Thierry
Carrel. Le personnel de la restauration est exposé pendant au moins
huit heures par jour, soit l'équivalent de 15 à 38
cigarettes.



En Suisse, plusieurs centaines de personnes meurent chaque année
des suites du tabagisme, selon le médecin. Une réglementation
systématique constitue une protection efficace. En Italie,
l'interdiction de fumer dans les lieux publics a eu des effets
positifs dès son introduction en 2005: à Rome, le nombre
d'infarctus a reculé de 11% cette année-là chez les 35 à 64 ans, a
affirmé Thierry Carrel.

Confiance des initiants

La consommation de tabac coûte cinq
milliards par an en frais de santé dépensés pour couvrir les
traitements médicaux, les accidents de travail et l'invalidité. Les
dépenses provoquées par le tabagisme passif sont estimées à 10% de
cette somme, soit 500 millions, a déclaré le cardiologue.



Le comité d'initiative est confiant sur ses chances de réussite,
au vu des récentes votations cantonales sur le sujet. Il espère
obtenir les 100'000 signatures nécessaires à l'aboutissement de
l'initiative d'ici la fin de l'année, même si le délai pour le
dépôt échoit le 19 novembre 2010, a dit le président de la Ligue
pulmonaire Otto Piller.



ats/dk

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Une initiative stricte au niveau national

L'initiative, soutenue par la Ligue pulmonaire et une quarantaine d'autres organisations, exige une réglementation stricte et uniforme dans tout le pays pour mettre fin à la jungle des dispositions cantonales.

A Erlinsbach, par exemple, il est possible d'allumer une cigarette seulement dans certains restaurants puisque la commune se trouve à cheval entre les cantons de Soleure et d'Argovie, où les lois divergent.

La Suisse est un des derniers pays d'Europe à ne pas offrir une protection complète contre la fumée passive au travail, a critiqué Otto Piller. L'initiative prône une interdiction totale de fumer dans les espaces fermés servant de lieu de travail.

Des exceptions, sous forme de fumoirs sans service, seraient admises pour les espaces fermés accessibles au public (restauration, transports publics, écoles ou bâtiments relevant de la santé, du social et de l'exécution des peines).

La législation adoptée par les Chambres fédérales est insuffisante puisqu'elle autorise les établissements fumeurs jusqu'à 80 m² et les fumoirs avec service par des employés "soi-disant" consentants.

"Qui peut se permettre de refuser un contrat de travail dans le contexte actuel?", a demandé la conseillère aux Etats Erika Forster, membre du comité d'initiative.