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Le "pornogate" jurassien définitivement enterré

Delémont espère voir ainsi ressurgir 300 millions de francs.
Il n'y aura pas d'enquête supplémentaire dans l'affaire du "pornogate" dans le Jura.
L'affaire du "pornogate" est enterrée. Dans un climat très tendu, le Parlement jurassien a refusé de justesse la création d'une commission d'enquête sur ce scandale qui a secoué le canton, ce malgré de nouvelles révélations.

Le vote mercredi à bulletins secrets sur une motion interne
demandant la création d'une commission d'enquête parlementaire a
débouché sur une égalité parfaite: 29 voix pour - les députés de
gauche et des élus du Parti libéral-radical - et 29 voix contre -
le PDC et d'autres élus de droite. Le règlement prévoit que dans un
tel scénario la motion est rejetée.



"Je ne peux concevoir que le parlement élude des questions", a
expliqué le motionnaire, le PLR Serge Vifian. Il souhaitait avoir
des détails sur la façon dont le gouvernement a géré ce scandale,
en particulier si la séparation des pouvoirs a été respectée. "Un
doute subsiste dans les esprits et il doit être levé".

Rebondissement

L'affaire du "pornogate" a connu un rebondissement. Le député de
la gauche alternative Rémy Meury a affirmé que le commandant de la
police cantonale jurassienne avait averti en novembre 2008 ses
hommes qu'une enquête était en cours sur la consultation de sites
pornographique.



L'affaire, alors encore confidentielle, ne devait éclater que
quelques mois plus tard. Selon ce député, le commandant de la
police jurassienne aurait par le biais d'une note interne conseillé
aux agents qui avaient quelque chose à se reprocher de se dénoncer
pour bénéficier d'une clémence.



Pour Rémy Meury, il y a eu une inégalité de traitement entre
policiers et fonctionnaires. Le gouvernement n'a pas démenti ces
affirmations.

Davantage de transparence

"Le gouvernement a tout dit dans cette affaire", a déclaré son
président Michel Probst. Pour le ministre, les députés ont eu
l'occasion de poser toutes les questions. Pour le gouvernement, qui
ne comprend pas pourquoi sa bonne foi est mise en doute, il faut
tourner la page pour permettre à la fonction publique de retrouver
une certaine sérénité.



Des propos qui n'ont pas convaincu la gauche. "Une commission
d'enquête parlementaire doit lever le doute qui pèse sur cette
affaire", a martelé le socialiste Pierre-André Comte. Certains élus
n'ont pas compris pourquoi l'enquête n'a porté que sur la
consultation de sites pornographiques.



Seul le PDC a fait bloc pour défendre le gouvernement. Il a estimé
inopportun et inutile de créer une commission d'enquête, jugeant
qu'il n'y avait pas eu de faits nouveaux. Le Ministère public avait
déjà classé pénalement ce dossier.



ats/lan

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Des sanctions et des démissions

Une trentaine de personnnes issues de l'administration et de la magistrature avaient été surprises en train de consulter depuis leur lieu et durant leurs heures de travail des sites pornographiques.

Des fonctionnaires avaient été sanctionnés. Le procureur général et un juge cantonal avaient donné leur démission.

C'est la surcharge du réseau informatique qui a conduit à l'enquête.