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Guantanamo: Amnesty demande à Berne d'agir

Les deux frères Ouïgours ont passé huit ans à Guantanamo.
Au total, 229 hommes sont toujours détenus à Guantanamo.
Le délégué américain chargé de la fermeture du camp de Guantanamo se rend vendredi pour la première fois à Berne. A cette occasion, Amnesty International a demandé à la Suisse de prendre enfin une décision en faveur de quelques ex-détenus.

"Nous avons perdu assez de temps", clame la section suisse d'
Amnesty International (AI) dans un
communiqué diffusé jeudi. L'organisation demande au Conseil fédéral
de «ne pas rester plus longtemps silencieux» et de "rapidement
prendre une décision pour quelques cas individuels et faire un
geste humanitaire".

Une cinquantaine des 229 hommes toujours détenus à Guantanamo
pourraient être libérés mais ne peuvent retourner dans leur pays
d'origine où ils risquent la torture et la prison. "Certains
attendent depuis plus de sept ans le jour de leur libération",
écrit AI dans un communiqué.

Accueil humanitaire prôné

"Le Conseil fédéral doit maintenant donner des informations de
manière transparente sur la suite de la procédure et sur les
problèmes restant à résoudre pour qu'une décision puisse rapidement
être prise en faveur d'un accueil humanitaire", demande Amnesty. Le
Conseil fédéral avait indiqué en janvier étudier la question d'un
éventuel accueil de prisonniers détenus sur la base
américaine.



Mercredi, le ministre américain de la Justice Eric Holder s'est
dit convaincu que les Etats-Unis parviendraient "à trouver un pays
d'accueil" pour la cinquantaine de détenus libérables. L'émissaire
américain, chargé de la fermeture de Guantanamo, Daniel Fried, est
actuellement en tournée en Europe pour sonder les gouvernements,
alors qu'aux USA, la tendance n'est pas à l'accueil (lire
ci-contre
).



L'Italie a déjà annoncé qu'elle était prête a accueillir trois
ex-détenus, alors que l'Espagne a été approchée pour en prendre
quatre. Vendredi, le délégué nommé par le président Barack Obama
rencontre vendredi à Berne le secrétaire d'Etat Michael Ambühl, a
indiqué jeudi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)
confirmant une information du Tages Anzeiger.



ats/hof

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Aux USA, on ne veut pas des ex-détenus

Aux Etats-Unis, le consensus politique contre le transfert de détenus de la base vers les USA se renforce.

Mercredi soir, la commission de la Défense de la Chambre des représentants américaine a approuvé à l'unanimité par 61 voix le budget du ministère de la Défense américain pour l'exercice 2010.

Mais le texte ne contient pas de fonds visant à financer des transferts de détenus de Guantanamo vers les Etats-Unis pour l'exercice 2010 qui commence le 1er octobre 2009.

Un paragraphe précise même qu'"il est interdit de transférer les détenus sans que le président (Barack Obama) n'ait présenté un plan sur les dangers potentiels pour les Etats-Unis, leurs territoires et possessions, sur la façon dont le président envisage d'atténuer ces risques et sur le sort de chaque détenu".

Début juin, les membres d'une sous-commission du Congrès chargée de la répartition de fonds publics avaient approuvé le budget 2010 du ministère de la Justice, sans y inclure les fonds demandés par l'administration pour fermer Guantanamo.

Cette commission avait également interdit le transfert de détenus sur le sol américain.