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Le procureur de la Confédération Michael Lauber sous enquête disciplinaire

Le procureur de la Confédération Michael Lauber sous enquête disciplinaire
Le procureur de la Confédération Michael Lauber sous enquête disciplinaire / L'actu en vidéo / 1 min. / le 10 mai 2019
Une enquête disciplinaire a été ouverte contre le procureur général Michael Lauber, a confirmé vendredi l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération. Cette procédure concerne plusieurs rencontres informelles avec le président de la Fifa Gianni Infantino.

Michael Lauber faisait déjà l'objet d'une enquête préliminaire de la part de l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (AS-MPC). En cause: une supposée troisième rencontre secrète avec Gianni Infantino en 2017, révélée en avril par des journaux du groupe Tamedia.

C'est désormais un organe externe qui mènera une enquête disciplinaire contre le procureur en chef de la Confédération, selon une information de la télévision alémanique SRF, confirmée par l'AS-MPC. Cette dernière précise que l'enquête concerne la procédure menée par le MPC contre la Fifa.

Elle sera confiée à un expert externe, dont le nom sera communiqué ultérieurement. Michael Lauber risque un avertissement, un blâme ou une réduction de salaire de 10% pendant un an au plus.

>> Voir les précisions de Valérie Gillioz dans le 12h45 :

Le procureur de la Confédération Michael Lauber menacé par une enquête disciplinaire. Les précisions de Valérie Gillioz.
Le procureur de la Confédération Michael Lauber menacé par une enquête disciplinaire. Les précisions de Valérie Gillioz. / 12h45 / 1 min. / le 10 mai 2019

"Je ne vois aucune raison de retirer ma candidature"

Le chef du MPC a admis être ébranlé par l'ouverture de cette enquête. Il a toutefois estimé ne pas faire partie du problème mais, au contraire, de la solution. Il a d'ailleurs annoncé qu'il maintenait sa candidature pour sa réélection. "Je ne vois aucune raison de la retirer", a-t-il affirmé vendredi devant la presse. "J'avais déjà dit que je la maintiendrai, indépendamment d'une enquête disciplinaire. Ce sont deux choses différentes."

>> Regarder: Affaire Lauber: "Le ministère public se retrouve dans une crise sérieuse", selon Linda Bourget :

Affaire Lauber: "Le ministère public se retrouve dans une crise sérieuse", selon Linda Bourget.
Affaire Lauber: "Le ministère public se retrouve dans une crise sérieuse", selon Linda Bourget. / 19h30 / 1 min. / le 10 mai 2019

Il revient désormais aux chambres fédérales de trancher sur la poursuite de ses activités, a-t-il encore indiqué. Le Parlement doit en effet décider en juin s'il reconduit le procureur général dans ses fonctions pour la période 2020-2023. La commission judiciaire des chambres fédérales donnera quant à elle sa recommandation mercredi prochain.

"Je dis la vérité"

Sans nier y avoir participer, le chef du MPC a répété ne plus se souvenir d'un troisième entretien avec Gianni Infantino. Il a aussi insisté sur le fait qu'il ne mentait pas: "Je n'ai fait aucune faute. Quel intérêt aurais-je à mentir sur cette troisième rencontre?".

Il a par ailleurs dit ne pas souhaiter que toute la discussion soit réduite à sa capacité à se souvenir ou non d'une entrevue avec le président de la Fifa. Et de répéter que celle-ci n'était pas illégale.

>> Lire : Michael Lauber se représentera à la tête du MPC même sous enquête

Mathieu Henderson

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"L'attaque de Monsieur Lauber contre l'autorité de surveillance me laisse pantois"

Dans son intervention devant les médias, Michael Lauber n'a pas caché sa déception face au manque de confiance de l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (AS-MPC) à son encontre.

Une posture qui fait réagir le conseiller national Carlo Sommaruga (PS/GE): "L'agressivité manifestée par Monsieur Lauber et l'attaque directe contre une autorité de surveillance me laisse pantois. Je considère que lorsque celui qui est contrôlé se prend aussi directement à l'institution, c'est bien lui qui est le problème institutionnel et non la solution", déplore le député, dans l'émission Forum.

Il ajoute: "Si on est dans cette situation aujourd'hui, c'est parce qu'il y a eu un manque de procès-verbaux de toutes ces rencontres et que la suspicion naît de ce comportement-là."

>> L'interview complète de Carlo Sommaruga: