L'efficacité de cette méthode importée des Etats-Unis et
également utilisée en Scandinavie a été démontrée par plusieurs
études d'envergure. Le projet pilote lancé en Thurgovie en octobre
2007 a confirmé ces bons résultats.
Durant un an et demi, les spécialistes du Service de psychiatrie
de l'enfant et de l'adolescent de l'Hôpital de Thurgovie (KJPD) ont
traité 47 jeunes selon la MST. Seuls huit adolescents n'ont pas
atteint les buts fixés et ont dû être placés par exemple en
institution. Quatre ont abandonné car ils ont déménagé.
Taux de réussite de plus 80%
Le taux de réussite se monte ainsi à 81,4%, a expliqué à l'ATS
la responsable du projet, Ute Fürstenau, médecin-cheffe à l'Hôpital
de Thurgovie. Dans la majorité des cas, le programme a permis de
maintenir le jeune à l'école ou dans son poste de formation et les
relations familiales sont devenues meilleures.
Des adolescents suisses et étrangers ont été suivis. La moitié
d'entre eux grandissent avec un seul parent à la maison.
Traiter le jeune chez lui
La méthode fait le pari de laisser le jeune dans son milieu
familial pour le soigner. Un contrat et des mesures en cas
d'urgence sont élaborés avec les parents au début de la thérapie
qui dure jusqu'à cinq mois.
Des enseignants, maîtres d'apprentissage ou entraîneurs peuvent
aussi être intégrés. «Il est souvent vain de traiter les jeunes qui
ont un comportement inadéquat dans le cadre de thérapie
individuelle», explique Mme Fürstenau.
Le traitement de l'adolescent - plusieurs séances par semaine à
leur domicile - permet de renforcer le rôle de sa cellule familiale
et de l'ensemble de son milieu social. Les parents, amis ou voisins
apprennent notamment à reconnaître comment les situations de
violence naissent et comment les désamorcer. Ils aident aussi le
jeune à mieux organiser son temps libre.
ats/ant
Une solution économique
La thérapie multisystémique est également avantageuse au niveau financier.
Elle coûte jusqu'à 62% en moins qu'un placement à l'extérieur de la famille.
Entre 330'000 francs et 1,1 million de francs peuvent être ainsi économisés par cas.
C'est pourquoi, le Conseil d'Etat thurgovien a décidé en juin dernier d'appliquer systématiquement la MST dès 2010 pour les jeunes violents ou qui ont un comportement inadéquat.
Le canton soutiendra ces thérapies à hauteur de 400'000 francs par an.