La jeune femme a commencé à prendre cette pilule dix mois avant
l'accident, précise Swissmedic. Si le lien est avéré, il s'agirait
du premier décès en Suisse en rapport avec la pilule «Yaz», a
indiqué à l'ATS Joachim Gross, porte-parole de Swissmedic.
«Yaz» a été lancée début septembre 2008 sur le marché suisse. Elle
est en vente depuis mai 2008 dans l'Union européenne et depuis 2006
aux Etats-Unis, selon les indications du géant pharmaceutique
Bayer. Contactée, l'antenne suisse du groupe n'a pas souhaité
réagir.
Pilule parente sur la sellette
Fin mai, une autre pilule, «Yasmin», avait déjà fait parler
d'elle. Une jeune fille était sortie gravement handicapée du coma
artificiel de trois mois dans lequel elle avait été plongée après
avoir, elle aussi, subi une embolie pulmonaire. L'accident serait
dû à la prise du contraceptif.
Après ce premier épisode tragique, Swissmedic avait décidé de
mener une évaluation portant sur l'ensemble des pilules
contraceptives. Ses résultats sont attendus fin octobre, selon
Joachim Gross.
Toutes deux produites par Bayer, «Yaz» et «Yasmin» sont deux
pilules contraceptives faiblement dosées, alliant deux principes
actifs: l'éthinylestradiol, un oestrogène très courant dans les
contraceptifs oraux, et la drospirénone. Cette dernière est un
gestagène synthétique «proche de l'hormone naturelle» contenue par
les pilules des générations précédentes, indique le groupe sur son
site internet.
Selon le communiqué publié à l'occasion du lancement de «Yaz»,
cette pilule peut être utilisée non seulement pour la contraception
mais aussi pour le traitement d'une légère acné. D'après Bayer, son
rythme de prise inédit, durant 24 jours, suivi de la prise d'un
placebo durant 4 jours, permet également de lutter contre des
«problèmes émotionnels et physiques graves dus au syndrome
prémenstruel».
ats/cht
200'000 francs pour la réadaptation
Concernant la pilule «Yasmin», Bayer répond aux inquiétudes par une prise de position sur son site internet. Selon le géant pharmaceutique, c'est une des pilules contraceptives les plus étudiées au monde.
Deux études menées auprès de plus de 120'000 utilisatrices attestent que cette marque «ne présente pas de risques de trombose veineuse et d'embolie pulmonaire plus élevés que d'autres contraceptifs faiblement dosés», écrit Bayer.
Ces résultats ont été publiés en 2007. Les effets secondaires possibles sont dûment mentionnés sur la notice du produit, avait en outre déclaré en mai une porte-parole du géant pharmaceutique.
Il n'est pas démontré que l'embolie dont avait été victime la jeune femme devenue handicapée est la conséquence de la prise de la pilule, avait alors souligné Bayer.
L'entreprise avait toutefois pris à sa charge les frais de réadaptation de la jeune femme à hauteur de 200'000 francs.