"Le système de santé suisse est un malade chronique. Nous en
combattons les symptômes aigus, mais ne le guérissons pas", a
résumé Yvonne Gilli (Verts/SG). La responsabilité en incombe à tous
les acteurs de la santé, Parlement compris, ont admis la plupart
des élus en appelant les milieux concernés - médecins, patients et
assureurs - à arrêter de se regarder en chiens de faïence.
S'appuyant sur cinq interpellations urgentes, une vingtaine
d'orateurs se sont succédé à la tribune pour exposer leurs recettes
face à la hausse annoncée de 15% à 20% des primes maladie 2010. Les
Verts et l'UDC ont notamment proposé de geler le montant des primes
au niveau de 2009 pour un à deux ans.
"Cette mesure me choque. Son application conduirait à la ruine du
système", a répondu le Pascal Couchepin. "C'est comme aller à la
caisse du supermarché avec un cabas rempli pour 100 francs de
marchandises et ne vouloir payer que 50 francs parce que les achats
se montaient la veille à 50 francs", a affirmé le conseiller
fédéral.
Médicaments trop chers
A l'instar du PS, le PDC veut mettre la priorité sur la baisse
des prix des médicaments. "C'est là que se trouve la plus grande
marge de manoeuvre", selon Meinrado Robbiani (PDC/TI). "Il faudrait
revoir les prix au moins tous les trois ans, promouvoir le recours
aux génériques et en baisser le prix s'il est supérieur à la
moyenne européenne", a-t-il expliqué.
Ces mesures seront mises en consultation avant les vacances d'été,
a assuré Pascal Couchepin. Le ministre de la Santé proposera aussi
une baisse de la marge de distribution des médicaments de 3%. "Les
pharmacies et les médecins faisant de la vente directe seront
touchés de la même manière", a-t-il souligné.
Pour Jean Henri Dunant (UDC/BS), se concentrer sur le prix des
médicaments est un faux combat. Cela ne représente que 11% des
coûts de la santé, contre 50% pour les hôpitaux. Son collègue
jurassien, Dominique Baettig, a ainsi plaidé pour la fin des
prestations ambulatoires hospitalières, sauf pour les actes
chirurgicaux. "A la place, il faut améliorer la collaboration entre
médecins hospitaliers et privés", a-t-il affirmé.
Pas de miracle
Afin de diminuer les frais hospitaliers, nombre d'élus ont
plébiscité la médecine de premier recours. "Grâce à des réseaux de
soins, un développement des médecins de premier recours, on aura un
meilleur suivi du patient avec les économies que cela implique", a
soutenu Claude Ruey (PLR/VD), président de Santésuisse.
"Il faut davantage de concurrence basée sur la qualité des
prestations et non plus sur la sélection des risques", a martelé
Pierre Triponez (PLR/BE). Comme de nombreux autres intervenants, il
a appelé à un plus grand sens des responsabilités à tous les
niveaux.
"Aucun miracle ne s'est produit durant ce débat urgent. Mais cela
a permis de montrer la complexité du problème et une détermination
à trouver des solutions", s'est félicité Pascal Couchepin.
"J'espère que la bonne volonté exprimée sera suivie d'effets", a
conclu le ministre de la Santé.
ats/dk