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Médicaments: initiative pour faire baisser leurs prix?

S.Sommaruga, présidente de la SKS, a brandi la menace d'une initiative.
S.Sommaruga estime le potentiel d'économies à un milliard de francs.
La pression s'accentue sur le ministre de la Santé et l'industrie pharmaceutique. Si les coûts des médicaments ne sont pas abaissés d'au moins 800 millions de francs, une initiative sera lancée, avertit la conseillère aux Etats Simonetta Sommaruga (PS/BE).

Après la séance du Conseil fédéral de vendredi, Pascal Couchepin
avait annoncé qu'il présentera des mesures pour faire baisser les
prix des médicaments. Elles s'ajouteront aux mesures urgentes
adoptées par le gouvernement. Le ministre de la Santé n'a toutefois
pas donné de chiffres concernant les médicaments. Samedi, Peter
Indra, vice-directeur de l'Office fédéral de la santé publique
(OFSP), a évoqué sur les ondes de DRS un potentiel d'économies de
quelque 350 à 450 millions de francs.

Potentiel d'un milliard

C'est toutefois insuffisant aux yeux des organisations de
protection des consommateurs et des caisses maladie. Simonetta
Sommaruga, qui est aussi présidente de l'organisation alémanique de
protection des consommateurs (SKS), estime ainsi les économies
potentielles à près d'un milliard de francs, a-t-elle dit dans un
entretien publié par Sonntag .

Si Pascal Couchepin n'arrive
pas à atteindre une baisse d'au moins 800 millions, une initiative
populaire sera lancée, annonce-t-elle. Le texte, qui serait
soutenu, outre les organisations de consommateurs, par les caisses
maladie, les organisations de patients et le commerce de détail,
porte sur deux points.



Premièrement, l'importation de médicaments doit être libéralisée.
Deuxièmement, le remboursement des médicaments doit être revu. Pour
des médicaments comparables, les caisses maladie, comme c'est le
cas dans presque tous les pays européens, ne devraient rembourser
que le prix de la préparation la meilleure marché, explique
Simonetta Sommaruga.



Pascal Couchepin ne doit pas reculer devant un conflit avec
l'industrie pharmaceutique et ne doit pas craindre des recours des
entreprises contre des baisses de prix, ajoute la socialiste.



"J'aimerais bien voir Monsieur Vasella qui retire un médicament
seulement parce qu'il n'en reçoit plus le prix exigé". L'industrie
pharmaceutique ne le fera pas, car elle renoncerait ainsi à un
commerce hautement lucratif. Dès qu'un médicament figure sur la
liste des produits remboursés par l'assurance de base, l'industrie
bénéficie de fait d'une garantie de l'écouler.

Soutien des médecins attendu

La conseillère aux Etats espère en outre que les médecins
soutiendront aussi l'initiative si elle est lancée. Les médecins
devraient être conscients que si on n'économise pas sur le prix des
médicaments, ils seront pris à la gorge. Simonetta Sommaruga dit
préférer donner de l'argent aux médecins qu'aux entreprises
pharmaceutiques étrangères. Car 70% des médicaments consommés en
Suisse sont importés, rappelle-t-elle.



Avec les prix de vente surfaits, on alimente ainsi des groupes
étrangers qui ne créent pas d'emplois en Suisse ni n'y paient
d'impôts. Le modèle du médecin de famille doit en outre devenir le
standard, plaide Simonetta Sommaruga. Les patients qui ne sont pas
prêts à coordonner leur traitement et à contribuer ainsi à une
baisse des coûts doivent payer une participation aux frais plus
élevée.



La Bernoise ne soutient en revanche pas l'intention du Conseil
fédéral d'investir 200 millions supplémentaires de subsides pour
abaisser les primes maladie. Aussi longtemps que les groupes
pharmaceutiques étrangers sont alimentés par des prix surfaits, on
ne peut pas forcer les contribuables à payer davantage d'argent
pour des subsides aux réductions de primes.



ats/mej

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La politique excède les médecins

Les décisions politiques et les relations avec les caisses maladie sont les éléments qui contrarient le plus les médecins dans l'exercice de leur profession. L'enquête qui le révèle relègue les questions plus personnelles ou sociales au second plan.

La politique de la santé se trouve tout en haut du baromètre de l'inquiétude des médecins: 90% d'entre eux estiment que les décisions politiques sont un souci important ou très important, montre un sondage de la Fédération des médecins suisses (FMH) rendu public ce week-end.

Les relations avec les caisses maladie représentent une autre source majeure de contrariété. Concrètement, 87% des praticiens se disent préoccupés par la pression des assureurs pour diminuer les coûts.

Le contrôle exercé par les assurances et les discussions autour de l'obligation de contracter sont aussi fréquemment cités.

Les questions plus personnelles comme la charge de travail, l'érosion des revenus ou la peur de commettre une erreur sont clairement reléguées au second plan.

De même que les considérations sociales telles que le vieillissement de la population ou les attentes des patients. En ce qui concerne la loi sur l'assurance maladie (LAMal), la profession est divisée.

Si 45% jugent le bilan de la LAMal «plutôt positif», 47% le voient d'un oeil «plutôt négatif». Ici, les différences entre régions linguistiques sont bien présentes.

Avec 58% d'avis défavorables, le scepticisme est plus marqué en Suisse romande qu'en Suisse alémanique (43%). La FMH a également cherché à savoir comment la profession juge le travail de l'association.

Une majorité approuve sa position et sa stratégie, et se dit satisfaite de son président Jacques de Haller. Beaucoup regrettent cependant que la FMH ne défende pas plus activement les intérêts des médecins sur le plan politique et en matière de tarifs.

Les médecins souhaitent clairement que la FMH s'oppose plus au pouvoir des caisses et développe son influence politique. Pour ce faire, la fédération devrait évoluer et s'engager davantage dans un travail de lobbying, reconnaît-elle.

Le sondage a été effectué auprès de 7897 médecins par l'institut gfs.bern du 16 au 26 février 2009. La marge d'erreur est de 1%.