"L'otage suisse a été libéré, il est très fatigué et il va
rejoindre bientôt sa famille en passant d'abord par Bamako", a
déclaré l'AFP une source proche des autorités locales dans le nord.
Interrogé dimanche par l'ATS, le chef de la communication de la
présidence du Mali, Seydou Sissouma, a déclaré que l'otage suisse
était actuellement entre les mains des autorités maliennes. Une
cérémonie officielle de remise de l'otage suisse est prévue lundi à
la présidence de la République du Mali, selon une source
officielle.
Le Département fédéral des affaires étrangères suisse (DFAE) "a
pris connaissance avec joie que les efforts en vue de la libération
du dernier otage suisse restant au Mali avaient porté leurs
fruits", s'est félicité le DFAE dans un communiqué.
L'aide du président malien
C'est le président malien qui a obtenu la libération de l'otage
suisse détenu au Mali depuis janvier par des rebelles islamistes, a
déclaré dimanche un représentant du DFAE. La Suisse n'a pas négocié
avec les ravisseurs ni versé de rançon, affirment les autorités
helvétiques.
"Le président malien nous a confirmé vers midi que l'otage avait
été libéré", a déclaré Markus Börlin, chef de l'état major de crise
de la division politique VI au Département fédéral des affaires
étrangères (DFAE) dimanche en fin de journée devant la presse.
L'ex-otage est "épuisé"
"Il arrivera ce soir à Bamako, où il sera immédiatement pris en
charge par la représentation suisse", a ajouté Markus Börlin. "Il
bénéficiera d'un examen médical et de soins. Dès que son état de
santé le permettra, il sera rapatrié en Suisse auprès de sa
famille." L'état de santé de l'ex-otage est «assez bon» étant donné
les circonstances, a précisé Markus Börlin. "Mais c'est clair qu'il
est fatigué, épuisé".
Les autorités suisses affirment en outre qu'elles ne connaissent
pas les circonstances exactes de la libération de l'avocat
zurichois de 57 ans, ni le moment précis où elle a eu lieu. "La
Suisse n'a pas négocié avec les ravisseurs ni versé de rançon", a
souligné Markus Börlin. Quant à une éventuelle action militaire, le
représentant du DFAE a donné la même réponse: "Nous ne connaissons
pas les circonstances".
Affaibli
Sur la route de Bamako, Werner Greiner est passé par la ville de
Mopti (nord). Revêtu d'une chemise de couleur marron, il avait pris
place dans un convoi de véhicules et semblait difficilement
supporter le voyage, selon un journaliste de l'AFP. A Mopti, il a
hoché la tête et levé légèrement la main probablement en signe de
réponse aux salutations de quelques personnes, derrière les vitres
fermées du véhicule qui le transportait, sous la protection
d'éléments des forces de sécurité malienne en civil.
"A cette étape, nous allons poursuivre notre chemin par un autre
moyen de transport pour des raisons de sécurité", a-t-on indiqué à
l'AFP de source sécuritaire malienne.
Dernier détenu
L'avocat de 57 ans a été libéré dans le nord désertique du pays,
les autorités ayant "récupéré" l'otage dans la région de Gao. Il
était le dernier détenu des combattants islamistes.
Le 3 juillet, un élu du nord du Mali, impliqué dans les
négociations pour sa libération, avait indiqué à l'AFP que le
ressortissant suisse était "très souffrant", car il ne s'alimentait
"presque plus".
Al-Qaïda avait capturé le 22 janvier avec un groupe de trois
autres touristes européens au Niger, à la frontière avec le Mali,
qui rentrait d'un festival. Deux d'entre eux, l'Allemande Marianne
Petzold et la Suissesse Gabriella Burco (épouse de Werner Greiner),
avaient été libérés le 22 avril dans le nord du Mali en même temps
que deux diplomates canadiens enlevés en décembre. Le 3 juin, Aqmi
avait annoncé sur un site internet avoir tué pour la première fois
un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer.
agences/bri
Bamako lutte contre Amqi
Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique, est essentiellement implantée en Algérie mais a étendu depuis près de trois ans ses opérations dans le Sahel et depuis quelques semaines au Mali.
A la suite de l'exécution de l'otage britannique, la lutte contre le terrorisme menée par les autorités de Bamako s'est intensifiée, et les affrontements avec Aqmi se sont multipliés.
Selon l'armée malienne, des "dizaines" de personnes sont mortes le 4 juillet dans la région de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali dans les affrontements les plus meurtriers signalés jusqu'ici entre la branche maghrébine d'Al-Qaïda et l'armée malienne.
Aqmi a affirmé de son côté avoir tué 28 soldats et capturé trois militaires lors d'une "embuscade". Aqmi n'a reconnu qu'un mort dans ses rangs, un combattant mauritanien.