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Avions de combat: l'initiative du GSsA déposée

Les F-5 Tiger sont obsolètes, mais qu'en est-il de ses successeurs ?
Le remplacement des F-5 Tiger est injustifié, selon les initiants.
Le peuple devra se prononcer sur l'achat de nouveaux avions de combat. Le GSsA a déposé lundi son initiative, munie de 107'828 signatures, à la Chancellerie fédérale à Berne. Le texte réclame un moratoire de dix ans, jusqu'à fin 2019, sur toute nouvelle acquisition.

Comme dans les années nonante contre les FA-18, le Groupe pour
une Suisse sans armée (GSsA) a recouru à l'initiative populaire
pour tenter de contrer la volonté du Conseil fédéral d'acheter des
avions de combat. Il n'est en effet pas possible de lancer un
référendum contre les programmes d'armement, a rappelé devant la
presse la conseillère nationale Marina Carobbio (PS/TI).



L'armée souhaite remplacer sa flotte de F-5 Tiger par de nouveaux
engins. Le Gripen du groupe suédois Saab, le Rafale du français
Dassault et l'Eurofighter de l'européen (D,I,GB,E) EADS sont sur
les rangs. Pour les antimilitaristes, cette acquisition ne se
justifie ni du point de vue militaire, ni du point de vue
financier.

Achat inutile

D'après le conseiller national Josef Lang (Verts/ZG), la Suisse
n'a aucune raison de se fournir en chasseurs-bombardiers. Ces
engins sont destinés à opérer une attaque préventive sur des
positions ennemies au-delà des frontières, ce qui est hautement
improbable. Autre scénario tout aussi difficilement imaginable, la
participation à des opérations de l'OTAN.



L'achat, devisé à plus de deux milliards de francs, coûtera en
fait quatre voire six milliards, car il faut compter les frais de
modernisation et d'entretien, a souligné Marina Carobbio. Selon la
socialiste, l'argent public serait mieux investi dans l'AVS, dans
la lutte contre le chômage des jeunes ou pour compenser la hausse
des primes maladies.

Décision gouvernementale reportée

Le GSsA espère encore bloquer l'acquisition de nouveaux avions
de combats, qui devait initialement figurer sur le programme
d'armement 2010. Le ministre de la défense Ueli Maurer a toutefois
décidé de reporter la décision. Sous pression de la forte
opposition au projet, selon les antimilitaristes.



Le Conseil fédéral ne tranchera pas avant la fin de l'année. Il
souhaite attendre qu'Ueli Maurer remette le nouveau rapport sur la
politique de sécurité.



ats/cab

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Un vote avant la décision d'achat?

Le conseiller national Josef Lang (Verts/ZG) a souhaité que le peuple puisse se prononcer sur le moratoire avant que le Conseil fédéral ne remette une proposition d'achat au Parlement.

Et d'esquisser un calendrier. Le rapport sur la politique de sécurité devrait être publié en décembre 2009. En janvier ou février 2010, le Conseil fédéral devrait trancher le type d'avions à acheter.

Peu après, il devrait transmettre au Parlement son message sur l'initiative, si bien que les Chambres devraient pouvoir se prononcer lors des sessions d'été et d'automne. La votation populaire aurait lieu au printemps 2011.

La première tranche de l'achat de nouveaux avions de combat ne devrait quant à elle pas intervenir avant 2014 et tomberait de toute façon sous le coup du moratoire, selon lui.

La sixième initiative du GSsA

Cette initiative est la sixième déposée par le GSsA depuis la création du mouvement pacifiste en 1982.

En novembre 1989, la première initiative pour la supression de l'armée avait créé la sensation en récoltant 35,6% de «oui». Ce résultat avait poussé l'armée à entamer des réformes.

Quelques années plus tard, le GSsA s'était opposé à l'achat de 34 FA-18. Le peuple a refusé cette initiative par 57,1% en juin 1993.

Le mouvement antimilitariste est reparti à l'attaque avec une nouvelle initiative pour la suppression de l'armée et une autre pour un service civil volontaire pour la paix. Ces textes n'ont obtenus respectivement que 21,9% et 23,2% de «oui».

Le GSsA a en outre lancé une initiative pour l'interdiction d'exporter du matériel de guerre que les deux Chambres viennent de rejeter.

Il soutient en outre l'initiative «pour une protection face à la violence des armes».