Christophe Darbellay l'a confirmé au journal alémanique
SonntagsBlick: le PDC ne veut plus de l'argent promis par l'UBS
pour soutenir le parti. Le PLR et l'UDC avaient déjà pris cette
initiative.
"Le PDC renonce au don de l'UBS, aussi longtemps que l'Etat est
actionnaire ou consent un prêt à l'entreprise", a-t-il déclaré à
l'AP. Le Valaisan justifie notamment ce revirement par
l'instrumentalisation de l'affaire par la gauche et les médias, qui
empêchent une discussion de fond, a indiqué l'agence de presse
AP.
Pluie de critiques
La semaine passée pourtant, le démocrate-chrétien avait insisté
sur le bien-fondé du don, rappelant qu'il avait été promis avant
que la banque ne reçoive l'aide de la Confédération. L'UBS avait
averti que la banque ne verserait plus aucun don tant qu'elle
devrait recourir à l'aide de l'Etat. L'argent déjà promis par la
banque n'était cependant pas concerné par ce changement de
cap.
La position de Christophe Darbellay avait provoqué des remous
jusqu'au sein de son propre parti. Les jeunes socialistes
entendaient de leur côté porter plainte contre le PDC et l'UBS pour
corruption active et passive. La somme promise par l'UBS
représenterait 4% du budget du PDC.
La semaine prochaine, le conseiller national socialiste vaudois
Roger Nordmann devrait soumettre une initiative parlementaire
demandant que les entreprises divulguent les dons octroyés aux
partis. Christophe Darbellay est opposé à une attitude aussi
radicale que celle prônée par la gauche.
Pour un financement privé
Le président du PDC a aussi souligné qu'il était favorable au
financement privé des partis, afin de préserver les deniers
publics.
Il s'est aussi dit ouvert à la création d'une sorte de pool qui
recueillerait les dons et les redistribuerait aux partis en
fonction de critères clairs. Des discussions informelles sont en
cours. Selon lui, les partis n'entrent pas dans une dépendance
directe et unilatérale des privés qui les soutiennent.
bri
L'UDC doit aussi se serrer la ceinture
Le PDC n'est pas le seul parti à s'inquiéter pour ses finances. L'UDC a aussi des soucis d'argent. «Nous devons économiser plusieurs centaines de milliers de francs cette année», a annoncé son président Toni Brunner, confirmant une information du «SonntagsBlick». Lui-même compte renoncer à ses 50'000 francs de défraiement forfaitaire.
L'idée que les six membres de la vice-présidence se passent eux aussi de leur indemnité, qui se monte à 10'000 francs, est en discussion. Autre source d'économie potentielle: l'infrastructure du parti. «Les parlementaires devront à l'avenir accomplir davantage de tâches eux-mêmes», a souligné le St-Gallois. Le parti renoncera par ailleurs à procéder à de nouveaux recrutements.