Qui gagnera la loterie fédérale? La presse hésite
Qui sortira vainqueur de la loterie fédérale mercredi à Berne? Toute la presse dominicale y va de son pronostic et les avis divergent sur le successeur de Pascal Couchepin. Didier Burkhalter pour la "Sonntagszeitung", Christian Lüscher pour "Sonntag" et Urs Schwaller pour "Le Matin Dimanche".
Selon un sondage paru dans "Le Matin Dimanche" , 27% des Suisses estiment que le
siège de Pascal Couchepin doit revenir au Parti libéral-radical.
Comme pour nombre de parlementaires, notamment à gauche, la
majorité n'est pas si nette que cela puisque 18,2% des sondés
souhaiteraient le retour d'un deuxième PDC au gouvernement.
Concernant les autres partis, 15,2% des Helvètes verraient bien un
siège supplémentaire pour l'UDC, 8% pour les Verts et 7% pour le
PS.
Schwaller le plus connu
Toutefois, paradoxalement, au niveau des candidats, Urs Schwaller
est en tête avec 18,4% des voix, contre 7,4% à Didier Burkhalter et
3,8% à Christian Luescher. Les personnes sans opinion (45,2%) et
celles qui plébiscitent d'autres candidats (25,2%) sont toutefois
les plus nombreuses.
Selon la société Isopublic, Urs Schwaller a profité de la tribune
médiatique donnée à la question de la latinité. Le Fribourgeois
réalise un meilleur score surtout parce qu'il est plus connu que
les deux autres candidats. Il obtient 19,4% d'avis favorables
outre-Sarine et 15,5% en Romandie, des chiffres supérieurs à ceux
de Didier Burkhalter (6% et 11,7%) et Christian Lüscher (3,6% et
4,3%).
Lüscher le "topkandidat"
La presse dominicale alémanique fait aussi
défiler les candidats à l'élection au Conseil fédéral, avec des
préférences ou des pronostics différents. Pour "Sonntag" , le "topkandidat", c'est
Christian Lüscher. Le Genevois sera soutenu par l'UDC dans un duel
avec Urs Schwaller, juge le journal. Avec les voix de l'UDC et
celles d'une partie du PLR, l'avocat pourrait obtenir plus de 80
voix au premier tour du vote et devancer ainsi Didier
Burkhalter.
Le son de cloche est tout autre dans la "SonntagsZeitung" , pour qui
"Burkhalter est devant dans le sprint final". Selon le titre
dominical, plus de 20 parlementaires du PS et des Verts ne voteront
pas pour Urs Schwaller, car il est trop vague sur certains sujets,
comme l'Europe et l'asile. Le Fribourgeois mis hors course par la
gauche, la voie serait libre pour Didier Burkhalter. Selon l'UDC,
le PS pourrait aussi évincer Schwaller pour ménager ses chances en
2011
(voir ci-contre)
.
Mais le pronostic le plus étonnant émane peut-être de la "NZZ am Sonntag" , qui prévoit pour
mercredi un duel entre le favori du PDC Urs Schwaller et la
surprise du PLR Dick Marty.
Pour Fulvio Pelli, président du PLR, Dick Marty n'a aucune chance,
car il n'a pas assez d'appuis au Parlement, a-t-il dit au "19:30"
de la TSR. Fulvio Pelli a aussi répété qu'il n'acceptera pas une
éventuelle élection.
Frédéric Boillat
Publié Modifié
Un Vert à la place d'un socialiste?
Interrogé dans la "NZZ am Sonntag", le président de l'UDC Toni Brunner fait savoir que son parti pourrait se venger si Urs Schwaller est élu.
Si le siège passait au PDC, ce serait la faute de la gauche, estime le St-Gallois.
Si le PS rompt la concordance, il doit donc s'attendre à une vengeance en 2011, comme l'élection d'un Vert à la place d'un des deux socialistes, menace le conseiller national.
L'UDC a encore répété qu'elle ne veut ni de Schwaller ni de Burkhalter au Conseil fédéral et que ses membres voteront pour Christian Lüscher.
La formation de droite est toutefois consciente que, en votant pour Lüscher, elle risque de faire élire Schwaller avec les voix de la gauche.
Le chef du groupe parlementaire UDC Caspar Baader juge lui dans "Sonntag" que l'UDC pourrait présenter la candidature du Fribourgeois Jean-François Rime ou voter blanc en cas de retrait de Lüscher.
Enfin, pour Christoph Blocher, le scénario est cousu de fil blanc: c'est Urs Schwaller qui sera élu, déclare-t-il dans un entretien à la "Zentralschweiz am Sonntag".
Le PS, les Verts et le PDC veulent un gouvernement de gauche, il va falloir corriger cela lors des élections de 2011, selon l'ancien conseiller fédéral.