La commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats propose un congé paternité de deux semaines, soit un compromis par rapport à l'initiative - déjà balayée par le gouvernement sans contre-proposition - qui demande quatre semaines (lire encadré.) Et cette solution de la chambre haute a ses chances au Parlement.
Mais le gouvernement n'en veut pas non plus. Dans son avis sur le projet de la commission, publié jeudi, il estime important d'encourager des conditions de travail favorables à la famille mais préfère privilégier le développement d'une offre d'accueil extrafamiliale et parascolaire.
Un congé aux bénéfices limités
Le congé paternité fait partie des mesures permettant de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle, reconnaît le Conseil fédéral. Mais il bénéficie uniquement aux jeunes familles justes après la naissance de l'enfant, fait-il remarquer, estimant que le développement d'une meilleure offre d'accueil extrafamilial et parascolaire présente un meilleure rapport coût-bénéfices que le congé paternité.
Les conséquences financières du projet de la commission font aussi reculer le gouvernement: financée par le régime des allocations pour perte de gain (APG), l'instauration des deux semaines de congé paternité prévue pour 2022 coûterait environ 230 millions de francs cette année-là. Il faudrait dès lors faire passer les cotisations APG de 0,45% à 0,5% du salaire au 1er janvier 2022.
ats/oang
Une initiative face à l'inaction du Parlement
En 2016, le National avait enterré une initiative parlementaire de Martin Candinas (PDC/GR), exigeant deux semaines de congé, par seulement 97 voix contre 90 et 5 abstentions et le Parlement a déjà traité plus d'une douzaine d'interventions sur le sujet.
L'initiative populaire a été lancée en réaction à l'inaction du Parlement par des syndicats et des associations dont Travail.Suisse, Pro Familia Suisse, Alliance F et la faîtière d'hommes et de pères "männer.ch".
Il y a un an, le Conseil fédéral avait proposé au Parlement de rejeter l'initiative sans prévoir d'alternative.