Acheter un autotest de dépistage du VIH à la Migros ou à Manor n'est pas un geste anodin. Pour des questions de protection des données d'abord, dans le cas où les acheteurs règlent à l'aide d'une carte client, mais aussi pour des raisons de fiabilité, estime la Société médicale du Valais, qui publie une mise en garde à l'intention du grand public.
"Quand vous faites un test au mauvais moment, statistiquement, le nombre de faux-positifs augmente. Il est vraiment important d'en tenir compte parce que si les gens commencent à faire le test n'importe quand et n'importe comment, cela va nous augmenter les faux résultats positifs, ce qui met les gens dans une situation d'anxiété injustifiée", s'inquiète notamment sa présidente Monique Lehky Hagen.
Un test sans le pharmacien jugé essentiel
Des craintes que semble comprendre la Société médicale de la Suisse Romande. Pour son président, Philippe Eggimann, ces autotests en vente libre sont surtout une occasion manquée de faire de la prévention sur les autres maladies sexuellement transmissibles.
Reste que pour l'Aide Suisse contre le Sida, se procurer un test sans contact avec un pharmacien est essentiel pour offrir un dépistage aux personnes qui souhaitent une discrétion totale.
Pour Florent Jouinot, coordinateur romand de l’association faîtière des 8 organisations régionales de lutte contre le sida, le risque de mauvaise utilisation est même minime: "La notice est très bien faite et compréhensible pour tous (...) sur les sites des fournisseurs, on peut aussi voir des vidéos de démonstration pour savoir comment réaliser son autotest (...) tout est donc mis en oeuvre pour que les personnes puissent les réaliser tels qu'ils doivent l'être".
Julie Rausis/ther