La Confédération veut savoir si des substances nocives sont responsables de la mauvaise qualité du sperme des hommes suisses. Elle réagit à l'étude genevoise publiée mardi, basée sur des prélèvement effectués sur 2523 recrues âgées de 18 à 22 ans au cours des 15 dernières années. Selon cette recherche, la mauvaise qualité du sperme peut avoir une incidence négative sur la capacité à concevoir un enfant.
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Substances nocives dans le viseur
La qualité du sperme est influencée de manière inconsciente et involontaire par plusieurs éléments, notamment l'environnement, mais il n'existe que peu de conclusions à ce sujet. Le projet de l'OFSP veut étudier ce que provoquent dans le corps les substances nocives auxquelles la population est quotidiennement confrontée et, si nécessaire, prendre des mesures pour les limiter, a indiqué l'office, qui confirme une information parue dans la SonntagsBlick.
Selon la concentration des produits et leurs propriétés, des conséquences négatives pourraient apparaître dans les systèmes nerveux, immunitaire et hormonal et influencer la fertilité ou le développement des foetus.
Le projet fédéral sera lancé cet automne. Un millier de personnes y participeront durant un an. Elles devront répondre à des questions sur leur santé et leur environnement, tandis qu'un centre d'étude prélèvera des échantillons de sang et d'urine. Si le projet pilote donne des résultats positifs, l'étude pourrait être étendue à 100'000 participants.
En queue de peloton
Des études épidémiologiques ont déjà mis en avant une dégradation de la qualité du sperme au fil des décennies dans les pays industrialisés, y compris en Suisse, où une étude s'y est intéressée à partir de 2005.
Alors que le sperme contenait encore 99 millions de spermatozoïdes par millilitre il y a 50 ans, les concentrations médianes varient aujourd'hui entre 41 et 67 millions de spermatozoïdes par millilitre selon les pays. Avec 47 millions, la Suisse se trouve en queue de peloton avec le Danemark, la Norvège et l'Allemagne, avait indiqué l'Université de Genève dans son étude.
ats/Vincent Cherpillod