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Coûts de la santé: médicaments en ligne de mire

En s'attaquant au prix des médicaments, Couchepin espère 400 millions d'économies.
En s'attaquant au prix des médicaments, Couchepin espère 400 millions d'économies.
Pascal Couchepin a présenté mercredi les mesures destinées à abaisser le prix des médicaments. Le Conseil fédéral et l'Office fédéral de la santé publique en escomptent une économie "de l'ordre de 400 millions de francs". Les prix des génériques seront fixés différemment.

Le prix des médicaments génériques seront fixés selon trois
paliers différents, en fonction du volume du marché de la
préparation originale (20%, 30%, 50%), a indiqué le ministre de la
santé. Et ce afin d'exploiter le potentiel d'économie qu'il restait
dans le secteur des génériques.

Les distributeurs de médicaments verront leur marge baisser de
3%. Pour les médicaments dont le prix est égal ou supérieur à 880
francs, cette baisse s'établira entre 7% et 10%. Il y aura
également un réexamen du prix des médicaments tous les 3 ans.



Les services de Pascal Couchepin se livreront en outre à un
réexamen extraordinaire des prix de tous les médicaments inscrits
entre 2005 et 2006 sur la liste des spécialités. Ces prix seront
comparés à ceux de différents pays européens. Le panel de
comparaison, qui comprenait jusqu'ici l'Allemagne, le Danemark, la
Grande-Bretagne et les Pays-Bas, sera étendu à la France et à
l'Autriche.

Ventes en cabinet: pas d'urgence

Le paquet de mesures présenté mercredi par Pascal Couchepin ne
souffle mot de la vente de médicaments en cabinet médical. Le
ministre de la santé avait pourtant fait part, lors de la session
d'été des Chambres fédérales, de son intention de supprimer la
propharmacie.



Sur le principe, Pascal Couchepin est toujours convaincu que la
vente de médicaments par les médecins "n'est plus adaptée à notre
temps". Mais "il n'a jamais été question" que cette mesure fasse
partie du paquet urgent, a précisé le ministre de la santé.



La question sera examinée avec d'autres points lors d'une
consultation normale. Le conseiller fédéral s'est aussi dit ouvert
à "des exceptions", notamment pour les cabinets médicaux établis
dans des régions périphériques.



Hors du domaine du prix des médicaments, le Conseil fédéral a
aussi revu le rabais maximum associé aux franchises à option. Pour
ceux qui choisissent une franchise plus élevée que 300 francs, le
rabais sur la participation aux frais passera de 80% à 70%.
L'ordonnance ainsi modifiée doit entrer en vigueur le 1er janvier
2010.

Un potentiel d'économies plus élevé

Comme le PS, les directeurs cantonaux de la santé notent par la
voix de leur président, le Vaudois Pierre-Yves Maillard, que le
Conseil fédéral va dans le bons sens, même si le potentiel
d'économies est bien plus élevé.



Mais surtout, Pierre-Yves Maillard relève qu'en additionnant ces
mesures à la révision des tarifs de laboratoire, au gel des tarifs
annoncé par santésuisse et aux autres mesures urgentes, la hausse
des primes maladie pour 2010 devrait être d'au moins 5% inférieur à
ce qui a été annoncé, soit en-dessous des 10%.



Pour santésuisse, les mesures avancées par Pascal Couchepin sont
si peu concrètes qu'elles ne peuvent guère être prises en compte
pour le calcul des primes 2010. Seul le PLR se déclare globalement
satisfait du travail fait par son conseiller fédéral, sauf sur les
franchises. Il aurait préféré une hausse de la franchise
maximale.



ats/jeh

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Des mesures qui font grincer des dents

Les mesures prises mercredi par le Conseil fédéral pour abaisser le prix des médicaments ne font pas l'unanimité.

Les associations de consommateurs sont profondément déçues: c'est moins de la moitié du réel potentiel d'économies, selon elles.

Le gouvernement n'a pas eu le courage d'affronter l'industrie pharmaceutique, dénonce Monika Dusong, présidente de la Fédération romande des consommateurs (FRC).

Comme sa collègue Simonetta Sommaruga de l'association alémanique des consommateurs SKS, elle estime à 800 millions les possibilités d'économies.

Pour Mme Sommaruga, les médicaments constituent pourtant le domaine dans lequel les économies sont le plus facile à réaliser sans perte de qualité.

Les deux présidentes placent leurs espoirs dans le Parlement. Quant à l'idée de lancer une initiative populaire pour obtenir des prix encore plus bas, les associations de consommateurs la gardent sous le coude en cas d'insuccès au Parlement.

Une démarche soutenue par les assureurs, qui avaient également fait des propositions d'économies de l'ordre de 800 millions, selon le porteparole de santésuisse Paul Rhyn.

L'industrie pharmaceutique approuve en grinçant des dents. C'est principalement la nouvelle règlementation sur les préparations originales qui s'avère douloureuse, selon le secrétaire général d'Interpharma, Thomas Cueni.

A propos des génériques, les mesures prises ne vont pas conduire à ce qu'ils soient davantage présents sur le marché en raison des barrières existantes, a ajouté Thomas Cueni.

La Fédération des médecins suisses (FMH) s'énerve essentiellement contre la diminution de la marge pour la vente de médicaments qui constitue une nouvelle attaque contre les praticiens. Elle exige que les autres acteurs passent également à la caisse dans des proportions identiques.