Plus de 1000 entreprises de vingt employés ou plus ont participé à cette enquête, réalisée par l'institut gfs.bern entre le 25 avril et le 13 mai. Un total de 67% d'entre elles soutiennent l’accord institutionnel sous sa forme actuelle et 20% se prononceraient contre.
La sécurité du droit avec l'Union européenne que procurent les accord bilatéraux est "absolument vitale", a souligné lundi Monika Rühl, présidente de la direction de l'organisation faîtière des entreprises helvétiques. Sans accord-cadre, l'industrie d'exportation souffrirait d'un accès toujours plus difficile au marché d'exportation européen.
Toujours selon les entreprises qui ont participé à cette étude, la protection salariale est considérée comme toujours garantie en cas d'adoption de l'accord.
Une majorité d'avantages
De tous les pays non-membres de l'UE, la Suisse est celui qui bénéficie le plus du marché intérieur européen, rappelle Monika Rühl, qui se réfère à une étude de la fondation Bertelsmann publiée début mai. Pour 75% des entreprises, les accords actuels comportent une majorité d'avantages, voire exclusivement des avantages. L'enquête montrait aussi que plus une entreprise a d’employés, plus les accords sont importants pour elle.
Pour la faîtière économique, un statu quo est impensable. "Rester les bras croisés et reporter la décision aux calendes grecques ne fera pas avancer la Suisse", argue encore Monika Rühl. Elle rappelle que la fenêtre actuelle pour un accord à l'amiable devrait se maintenir jusqu'à l'été au maximum.
Si le Conseil fédéral ne clarifie pas sa position sur l'accord-cadre, la Suisse pourrait subir des désavantages majeurs: obstacles techniques au commerce, participation aux programmes de recherche remise en question ou non-reconnaissance de l'équivalence boursière, énumère économiesuisse. Déjà à moyen terme, la place économique suisse en pâtirait structurellement.
Economiesuisse tient donc une position totalement différente de celle du ministre de l’économie Guy Parmelin, qui avait déclaré récemment dans la presse alémanique qu'il fallait rejeter le projet d'accord actue et renégocier avec Bruxelles.
Soutien populaire plus fragile
Deux autres sondages réalisés ce printemps, menés auprès de la population cette fois, montrent que le soutien populaire à l'accord-cadre est fragile. Si 60% des Suisses auraient voté "oui" ou "plutôt oui" à son adoption en mars dernier, 41% ont déclaré en mai qu'ils souhaitaient qu'il soit renégocié, notamment pour que la protection salariale des travailleurs soit améliorée.
ats/vic