Cette édition 2019 "dans la belle ville de Montreux a été un grand succès", a indiqué dimanche dans une brève déclaration Henri de Castries, qui préside le comité de direction du groupe Bilderberg. "Des débats stimulants, une organisation très professionnelle et une grande hospitalité vont laisser une impression durable aux participants", a ajouté l'homme d'affaires français, en remerciant "les personnes et les autorités qui ont rendu cette rencontre possible".
C'était la première fois que cette réunion se tenait en Suisse romande. La dernière en Suisse, en 2011, s'était déroulée à St-Moritz, dans les Grisons. Pour garantir un maximum de confidentialité, la rencontre Bilderberg, à laquelle les personnalités participent à titre "privé", avait été annoncée au dernier moment.
Dirigeants politiques et économiques
En Suisse cette semaine, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo ne figurait pas sur la liste officielle des participants, mais il a bel et bien pris part à la rencontre. Il était présent samedi après-midi et soir, ont indiqué les organisateurs.
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Toute une série de personnalités de premier plan se sont également déplacées sur les bords du Léman, comme le ministre français de l'économie Bruno Le Maire, le premier Ministre des Pays-Bas Mark Rutte et la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen.
Willem-Alexander – roi des Pays-Bas – et le beau-fils de Donald Trump, Jared Kushner, le patron de Credit Suisse Tidjane Thiam, le président de Tamedia Pietro Supino ont aussi participé au rendez-vous. Sans oublier le président de la Confédération Ueli Maurer. Environ deux tiers des invités provenaient d'Europe et un tiers d'Amérique du Nord.
Discussions informelles
Sur le fond, la retenue est de mise. Les organisateurs parlent de "quatre journées productives et inspirantes". La réunion est un forum de discussions informelles, aucune résolution n'est votée. Les thèmes abordés étaient fort divers, comme l'avenir de l'Europe, le Brexit, les relations avec la Chine et la Russie, le changement climatique, les cyber-menaces ou encore les réseaux sociaux.
Le palace montreusien qui accueillait depuis jeudi la réunion avait été placé sous bonne garde policière. Seules quelques poignées d'opposants se sont déplacés. "Les manifestations ont réuni jusqu'à une vingtaine de personnes au maximum dans un esprit pacifique et sans créer de perturbations", a indiqué la police vaudoise.
ats/sjaq
Beaucoup de policiers
Le dispositif de sécurité a été levé dimanche en début d'après-midi. Ces mesures "flexibles" ont permis de limiter les nuisances pour la population et d'éviter de fermer des routes.
La police parle tout de même d'un "engagement intense" avec "100 à 370 collaborateurs par jour, 24 heures sur 24, sans compter le dispositif conséquent d'agents de sécurité privée engagé par l'organisateur".
La Suisse, un "canal de communication"
Les ministres des Affaires étrangères suisses et américains se sont rencontrés deux fois en trois mois, le président de la Confédération Ueli Maurer a rencontré son homologue américain Donald Trump… les relations se sont-elles réchauffées ces derniers temps?
"L'intérêt des Etats-Unis pour le mandat de représentation des Etats-Unis en Iran est une constante de la politique étrangère de la Suisse depuis 1980", répond l’ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, invitée de la Matinale de la RTS. Celle qui a dirigé le département des Affaires étrangères de 2003 à 2011 évoque d’ailleurs des "rencontres régulières" avec les représentants américains, sous son mandat et celui de son successeur, Didier Burkhalter.
La présidence Trump est-elle plus bénéfique aux relations entre la Suisse et les Etats-Unis? "Disons qu'elle est plus spectaculaire, ça c'est clair", répond Micheline Calmy-Rey. "Le fait que les Etats-Unis continuent leur politique de sanctions sur l'Iran (…) met la Suisse en évidence. On est le canal de communication", ajoute-t-elle.