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L'addiction aux jeux de hasard coûte cher

Près de 56% de la population joue régulièrement aux jeux de hasard.
Les jeux de hasard connaisssent toujours un vif succès.
En Suisse, 120'000 personnes jouent de manière excessive à des jeux de hasard. Près de 20% des personnes à problèmes se rendent dans des casinos, selon les résultats de deux études présentées vendredi par la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ).

Alors que notre enquête démontre la difficile collaboration
entre les casinos et les milieux de la prévention contre le jeu
excessif (voir ci-contre), la CFMJ a présenté les résultats de
deux études .



La première, qui apprécie l'évolution des habitudes de la
population suisse par rapport aux jeux de hasard, montre que
120'600 personnes présentent un comportement de jeu excessif.

La deuxième étude évalue les coûts sociaux engendrés par
l'ouverture des maisons de jeu. Par an et par cas, les joueurs de
casino excessifs génèrent 2979 francs de coûts sociaux. L'addiction
générée par les jeux de hasard dans les casinos représente un coût
par cas pareil à celui du tabac. Il est clairement en dessous du
coût par cas de l'alcool, qui se monte à 6800 francs.

Le nombre de dépendants est constant

Plus de 60% des 14'000 personnes interrogées à l'occasion de
l'Enquête suisse sur la santé 2007 ont indiqué avoir joué à des
jeux de hasard au moins une fois dans leur vie. Quelque 0,5%
d'entre elles, soit 35'000, ont un comportement en la matière
relevant de la dépendance.



"Ce chiffre semble rester constant depuis des années", selon la
CFMJ. Près de 1,5% des joueurs (86'000) présentent pour leur part
un comportement problématique, contre 58,5% (3,7 millions) dont
l'attitude face aux jeux de hasard est à faible risque. Enfin,
39,5% (2,4 millions) des sondés n'ont encore jamais joué dans leur
vie.

Adeptes de loterie

Quelque 39% des joueurs sont des adeptes de la loterie. La
plupart d'entre eux privilégient la mise en jeu de petites sommes.
Ils ne sont que 4,4% à y investir plus de 100 francs par mois.
Quant aux casinos, ils attirent 7% des joueurs, dont un dixième qui
dépensent plus de 100 francs mensuels.



Selon les estimations des enquêteurs, quelque 20'000 personnes au
comportement excessif sont des adeptes des maisons de jeu. Un
pourcentage de près de 20%, en comptant la marge d'erreur. La
problématique ne disparaîtrait pas s'il n'y avait pas de casinos en
Suisse, souligne l'OFS.

Plus d'accros à internet

Selon l'Enquête suisse sur la santé 2007, quelque 80% des
personnes ayant un problème d'addiction au jeu jouent hors des
casinos, sur internet, aux loteries ou au poker. Il n'existe pour
l'instant aucune estimation des coûts sociaux qui en
résultent.



Le nombre d'accros aux jeux de hasard sur internet va croissant:
ils sont 250'000, selon les derniers chiffres. Au total, les
loteries et les 19 casinos de Suisse encaissent chaque année plus
de deux milliards de francs.



La commission a commandé ces deux études afin d'appuyer ses
futures propositions en matière de prévention des conséquences
socialement dommageables du jeu. La CFMJ est censée rendre sa copie
au Conseil fédéral cet automne.



ap/ats/bri

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