C'est le souhait de l'écologiste argovienne Irène Kaelin qui a déposé une motion au Conseil national. Elle estime que ces examens médicaux ne doivent plus grever le porte-monnaie des futures mères.
Les caisses-maladie pourraient, au moins partiellement, accepter cette réforme. Ce serait un changement important de l’assurance-maladie obligatoire (LAMal).
Actuellement, ces prestations ne sont remboursées par les assurances qu’à partir de la treizième semaine de grossesse. Avant ce délai, certaines femmes doivent parfois débourser jusqu'à 3200 francs, selon leur franchise.
Ce serait un changement majeur, notamment pour les femmes qui subissent des fausses couches. Avant cette treizième semaine, tous les frais de consultations, d'analyses, de médicaments et d'opérations sont à leur charge, si elles n'ont pas atteint leur franchise. Et aujourd'hui, 15 à 20% des grossesses s'achèvent sur une fausse couche.
Santésuisse, la principale faîtière des assureurs-maladie, se dit donc prête à examiner cette proposition, tout en ajoutant que certaines prestations bien spécifiques pourraient rester à la charge des assurées.
Le monde politique favorable
Cette idée fait aussi son chemin sous la Coupole fédérale. Le Conseil fédéral s'est récemment prononcé en faveur de cette motion d'Irène Kaelin.
Et le conseiller national UDC valaisan Jean-Luc Addor a, lui aussi, déposé une motion similaire. Il estime que faire payer des prestations médicales en raison d'une fausse couche, par exemple, est une injustice.
Ces préoccupations dépassent donc largement les clivages politiques.
Une proposition sur la bonne voie
Parmi les opposants à cette motion, le conseiller aux Etats UDC Roland Eberle, vice-président du Groupe Mutuel, ne se fait pas d'illusion. Il se dit persuadé que le Parlement va l'accepter. Selon lui, personne n'osera prendre la parole pour défendre la position inverse.
Le chemin semble donc tracé vers un peu plus d'égalité entre toutes les femmes enceintes.
Julien Bangerter/ddup