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TGV Paris-Berne: son patron se justifie

La liaison Berne-Paris en TGV doit être supprimée en décembre prochain.
La liaison Berne-Paris en TGV doit être supprimée en décembre prochain.
Le patron de TGV Lyria réagit aux critiques déclenchées par la décision de supprimer l'une des deux liaisons quotidiennes entre Paris et Berne. Les cantons de Berne et Neuchâtel voient le TGV «comme un outil d'aménagement du territoire». Lui, doit faire du business.

«On supprime un train qui embarque 120 passagers pour 350
places», justifie Christian Rossi, patron de TGV Lyria, dans une
interview publiée jeudi dans « Le Temps ». «L'un des deux trains quotidiens reste
profitable, l'autre perd de l'argent. Celui qui est supprimé»,
conclut-il.



Pour ce double national franco-suisse, il est un peu facile de
jeter la pierre à l'entreprise. Les cantons ont également leur part
de responsabilité. «Sur le réseau suisse, les sillons réservés aux
TGV sont la dernière priorité. Avant, on fait passer les trains
régionaux, les trains de pendulaires, les trains fret, le BLS».

Lausanne menacé?

Mais que les voyageurs se rassurent, les trois autres lignes TGV
entre la Suisse et Paris (au départ de Lausanne, Genève et Bâle)
sont elles rentables, poursuit Christian Rossi. Même si «en termes
opérationnels, deux entrées vers la Suisse seraient idéales»,
indique-t-il lorsqu'il est interrogé sur l'avenir de la ligne de
Lausanne.



Ce scénario n'est cependant pas pour tout de suite, du moins pas
avant cinq ans. «Ce qui se passera ensuite, on n'en sait rien. Le
marché le décidera», affirme le responsanle. Globalement, le trafic
TGV entre les deux pays se porte bien. «Il est en hausse de 10% en
2008».



Et d'ajouter que 60% des recettes proviennent de Suisse. «Le
Suisse est plus 'ferrophile' que le Parisien. Mais la part des
voyageurs français progresse», précise encore Christian
Rossi.



ats/cht

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Baisse de fréquentation et mobilisation

La société d'exploitation du TGV Lyria, filiale à 74% de la SNCF et à 26% des CFF, a annoncé fin avril qu'un train dans chaque sens serait supprimé dès décembre prochain sur la ligne TGV entre Berne et Paris via Neuchâtel, ne maintenant donc qu'une seule liaison directe par jour.

La raison invoquée est une baisse de fréquentation consécutive à l'ouverture de la ligne à grande vitesse entre Bâle et Paris.

La ligne Berne-Paris a vu son taux d'occupation nettement diminuer, à moins d'un tiers de remplissage, depuis l'ouverture de la ligne à grande vitesse entre Bâle et Paris via Strasbourg en 2007, avait indiqué Lyria.

La nouvelle liaison a elle a enregistré un hausse de 10% des passagers l'an dernier à 3,8 millions. Selon TGV Lyria, elle deviendra encore plus attractive en décembre prochain, avec l'introduction d'une cinquième liaison quotidienne.

Et en décembre 2011, avec la mise en service du TGV Rhin-Rhône, la durée du trajet sera réduite d'une demi-heure. Il faudra alors trois heures pour relier Bâle à Paris. Actuellement, il faut au mieux 4h30 depuis Berne pour rejoindre Paris, que ce soit par Neuchâtel ou par Bâle.

Les cantons de Berne et de Neuchâtel s'étaient mobilisés le 30 juin pour le maintien de l'offre TGV sur la ligne directe avec Paris. Ils rejetaient les arguments économiques avancés par Lyria.

Ils contestaient les chiffres de la baisse de rentablité. Ils affirmaient que l'axe Berne-Paris, qui revêt pour eux une importance stratégique, n'est dans son ensemble pas déficitaire.

Ils accusaient également les CFF de les avoir placés devant le fait accompli. Une première rencontre avec le directeur des CFF Andreas Meyer n'a débouché sur aucun résultat. Une nouvelle rencontre est prévue en août.