Pour Interpharma et santésuisse, les médicaments génériques sont
une clé essentielle du problème. Ces produits coûtent, en termes de
prix de fabrication, environ deux fois plus cher qu'à l'étranger,
selon le comparatif présenté lundi par
les deux faîtières. Soit une baisse de prix potentielle jusqu'à
25%, selon elles.
La différence est moins marquée pour les médicaments originaux.
Les 200 les plus vendus en Suisse et remboursés par l'assurance de
base sont 9% plus chers que dans le panier actuel des pays de
comparaison (D, DK, NL, GB, F, A). Au final, le potentiel
d'économies est estimé à 450 millions de francs (240 mios pour les
génériques et 210 mios pour les originaux).
Prévoir l'après-brevet
Les modifications d'ordonnance du Conseil fédéral en vigueur
depuis octobre «devraient réduire en grande partie cet écart».
Après la fin du brevet Interpharma et santésuisse sont toutefois
d'avis que la solution actuelle doit être améliorée, car elle ne
suffira pas pour exploiter la marge de manoeuvre offerte par les 67
importants médicaments dont le brevet arrivera à échéance d'ici
2015 (1,2 milliard de chiffre d'affaires).
La faute, à leurs yeux, à un système «trop statique» et déconnecté
de la dynamique du marché. Elles critiquent notamment le réexamen
pratiqué seulement tous les trois ans, avec le risque que les prix
ne baissent pas quand bien même le brevet protégeant une
préparation serait tombé dans l'intervalle. Le contrôle des prix
doit donc se faire plus fréquemment dans les années qui suivent
l'expiration de cette protection juridique.
Pour un prix des génériques progressif
Les organisations proposent en outre une modulation, au fil des
années, de la différence de prix admise entre originaux et
génériques. Ainsi, pour les médicaments les plus vendus, le
générique devrait être 50% moins cher que l'original après
l'extinction du brevet, 25% après un an, 20% après deux ans et 10%
dès la 3e année.
Le concept appliqué aujourd'hui par les services du ministre de la
santé prévoit des écarts de prix identiques sur la durée. De plus,
il répartit les médicaments en trois catégories en fonction du
chiffre d'affaire réalisé. Assureurs et pharma aimeraient créer
quatre catégories.
Il conviendrait par ailleurs d'être plus souple dans la fixation
de la participation aux frais à la charge de l'assuré. Un
médicament original cher doit être associé à une quote-part élevée.
Mais celle-ci devrait baisser simultanément si le prix
diminue.
Santésuisse et Interpharma n'ont pas manqué de se féliciter
d'avoir réussi à se mettre d'accord sur ce modèle.
ats/os
Des milliards de francs de médicaments vendus
L'an dernier, des médicaments à hauteur de 3 milliards de francs ont été vendus dans les pharmacies.
Les cabinets médicaux en ont délivré pour 1,6 milliard et les secteurs ambulatoires des hôpitaux pour 500 millions.
Ces montants représentent environ 22% de l'ensemble des coûts à charge de l'assurance maladie obligatoire, a expliqué lundi Markus Gnägi, de l'association faîtière des assureurs maladie santésuisse.