Les manifestants, dont beaucoup de jeunes, brandissent des
photos de Neda, la jeune femme tuée par balle par les milices lors
d'un rassemblement post-électoral en juin à Téhéran. Même loin de
leur pays, les opposants craignent pour leur vie et celles de leurs
proches. Beaucoup sont ainsi masqués ou maquillés pour conserver
leur anonymat.
Sous la chaise cassée de la Place des Nations, des ballons blancs,
verts et rouges - les couleurs nationales de l'Iran flottent dans
le ciel. Certains manifestants font le V de la victoire avec leurs
doigts peints en vert, la couleur de l'opposition au régime
iranien.
Respecter la démocratie
"Nous demandons la libération de
tous les journalistes et des personnes arrêtées pour leurs idées
politiques, le respect de la démocratie et la liberté de choisir
notre président", a expliqué Hassan Bayat, membre du Comité suisse
de soutien pour la démocratie en Iran. Cet Iranien installé depuis
cinquante ans en Suisse demande de nouvelles élections.
Les organisateurs ont affiché sur un grand panneau des photos de
la répression violente que subissent les opposants au régime en
Iran. De nombreuses pancartes demandent aussi d'écouter la voix du
peuple. Selon Hassan Bayat, il est du devoir de la communauté
internationale de réagir.
Des Iraniens et des sympathisants ont fait le déplacement de
Zurich, Lausanne et Neuchâtel, a précisé Hassan Bayat. Environ 8000
Iraniens vivent en Suisse, dont quelque 500 étudiants répartis
surtout entre Zurich, Berne, Genève et Lausanne.
La manifestation pacifique de samedi a été organisée à l'occasion
de la journée internationale pour la liberté en Iran.
ats/ant
Rassemblements dans le monde entier
Des rassemblements étaient organisés dans une centaine de villes dans le monde pour dénoncer les violations des droits de l'Homme en Iran et soutenir l'opposition en lutte contre le régime de Téhéran.
A Amsterdam, plus de 1000 personnes ont dénoncé "la politique répressive" de Téhéran, parmi lesquelles l'avocate et Prix Nobel de la Paix iranienne Shirin Ebadi.
A Londres, ce sont également un millier de personnes qui brandissaient des drapeaux verts, ou qui portaient parfois des rubans ou bandeaux de même couleur.
A Berlin, quelque 400 personnes se sont rassemblées dans l'après-midi. Amnesty International invitait par tract à protester auprès des autorités iraniennes pour l'arrestation de plusieurs millitants des Droits de l'Homme ou des journalistes emprisonnés récemment.
L'une des plus grosses manifestations était attendue en fin d'après-midi dans le centre de Stockholm. Les organisateurs espèrent plusieurs milliers de personnes, alors que Malmö et Göteborg organisent également des rassemblements. La Suède abrite une importante communauté iranienne estimée à 80'000 personnes, dont près de 57'000 sont nées en Iran.
La mobilisation concernait aussi d'autres continents. A Tokyo, des dizaines de manifestants portant des pancartes affirmant qu'"Ahmadinejad n'est pas le président de l'Iran" se sont réunis dans un parc du quartier très fréquenté de Shibuya.
Une cinquantaine de membres de la communauté iranienne de Melbourne on agité des drapeaux et des banderoles clamant que l'"élection (présidentielle) en Iran était une escroquerie", devant le Parlement australien.
Beaucoup moins spectaculaire, mais symbolique de la dimension mondiale de la mobilisation, au Kirghizstan, pays peu habitué aux manifestations spontanées, un petit groupe de six ou sept personnes a été arrêté par la police, samedi, pour avoir voulu manifester devant l'ambassade Iranienne à Bichkek, selon des défenseurs des Droits de l'Homme dans ce pays.