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Agriculture: la qualité pour survivre au libre-échange

L'agriculture suisse se prépare à encaisser le choc du libre-échange.
L'agriculture suisse se prépare à encaisser le choc du libre-échange.
La Suisse se prépare à atténuer le choc d'une ouverture des marchés agricoles en cas d'accord de libre-échange avec l'Union européenne ou au sein de l'OMC. Un groupe de travail mis sur pied par Doris Leuthard propose 80 mesures d'accompagnement pour soutenir les paysans.

Le rapport , publié mercredi par
l'Office fédéral de l'agriculture, était attendu. Il doit servir
notamment à fixer le cadre de l'enveloppe financière destinée à
adoucir le sort des secteurs agricole et agroalimentaire en cas
d'ouverture des marchés.



Le Conseil fédéral entend mettre de côté quelque 400 millions de
francs par an jusqu'en 2016 pour être paré en vue de la conclusion
d'un accord de libre-échange agricole avec l'UE ou au sein de
l'organisation mondiale du commerce. L'idée a fait chou blanc au
National, mais doit encore passer au Conseil des Etats.

Quatre axes

En attendant, le groupe de travail a fixé quatre grands axes qui
se conjuguent en 80 mesures. Il s'agit principalement d'orienter le
secteur sur une stratégie de produits de haute qualité - dont le
label suisse serait le signe distinctif - et d'intensifier les
efforts pour promouvoir les ventes, surtout dans le domaine de
l'exportation.



Le troisième axe vise la création de conditions-cadre locales plus
attrayantes. Il faudrait par exemple adapter le système de
paiements directs à la libéralisation et introduire un plan d'aides
à l'investissement analogue à celui pratiqué dans l'UE. Les denrées
alimentaires devraient en outre continuer de bénéficier d'un taux
de TVA réduit.

Assurer la transition

Enfin, les experts préconisent la mise en place de mesures
temporaires pour assurer une transition socialement supportable.
Des paiements compensatoires dégressifs devraient soutenir les
paysans qui ne pourront plus relever les défis après la suppression
des barrières protectionnistes.



Les changements essentiels à venir dépassent les capacités
d'adaptation des agriculteurs et de l'industrie liée, selon les
experts. L'Etat ne veut cependant intervenir qu'à titre
subsidiaire. La mise en oeuvre de la stratégie de qualité ou
l'approche offensive du marché d'exportation sont avant tout du
ressort des acteurs concernés, souligne l'Office de
l'agriculture.



ats/cab

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Propositions très critiquées

Le rapport sur les mesures d'accompagnement en vue d'un futur accord de libre-échange agroalimentaire avec l'UE n'apaise guère les craintes des paysans.

Bien que la stratégie proposée soit soutenue dans ses grandes lignes, les milieux agricoles veulent aller plus loin.

"Rien n'est encore clair en ce qui concerne le financement et la répartition des fonds", déplore mercredi l'USP dans un communiqué.

Les Producteurs suisses de lait ont renchéri, exigeant que les moyens financiers reposent sur "une base sûre".

L'USP regrette également l'absence d'une analyse de l'impact économique sur les exploitations agricoles.

A ses yeux, les mesures présentées ne doivent pas être considérées comme gravées dans la roche. Et d'avertir que les questions toujours ouvertes la confortent dans son opposition à un tel accord.

"Un mauvais contenu très bien emballé", constate pour sa part Bio Suisse. Pour l'organisation, le rapport est inacceptable car il n'exclut pas l'utilisation des OGM (organismes génétiquement modifiés) et réintroduit "l'agriculture biologique sectorielle par la porte de derrière", c'est-à-dire la cohabitation des deux types d'agriculture sur une même exploitation.

Elles déplorent également la suppression des limites à l'expansion des effectifs animaux et l'absence de prise en compte de l'écologie et du bien-être animal.

Pour la Fédération romande des consommateurs (FRC), l'accord entre la Suisse et l'UE "menace d'être assujetti aux intérêts particuliers des représentants de l'agriculture". Selon elle, le groupe de travail "met l'accent sur de coûteuses mesures de maintien des structures". Or celles-ci pèseront sur les contribuables sans assurer la qualité des denrées alimentaires, écrit la FRC.