Au total, plus de 40 chefs d'Etats et de gouvernements sont attendus durant la dizaine de jours de la réunion de l'OIT. Après le président italien Sergio Mattarella et plusieurs premiers ministres dans l'après-midi, le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel doivent s'exprimer mardi matin à Genève.
Sans surprise, l'ambassadeur Jean-Jacques Elmiger du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), élevé au rang de secrétaire d'Etat pour l'occasion, a été élu à la présidence de ce Parlement mondial du travail. Il a souhaité que l'OIT, lancée en 1919 à la sortie de la Première Guerre mondiale, continue à mettre en valeur la Genève internationale. Et de saluer "100 ans de lutte pour la justice sociale au service de la paix".
Un salaire "équitable" essentiel pour Alain Berset
De son côté, le conseiller fédéral a défendu l'importance de l'OIT "à l'ère du tout numérique" et de la mondialisation, appelant les Etats à oeuvrer en partenariat plutôt qu'à remettre en cause le libre-échange. "Nous avons plus que jamais besoin de standards communs pour assurer une concurrence loyale entre les pays", a-t-il affirmé.
A quelques jours de la grève des femmes en Suisse, il a estimé "essentiel" de leur garantir un salaire "équitable et décent". Et d'appeler les pays à rejoindre la Coalition internationale pour l'égalité de rémunération d'ici 2030 (EPIC), pilotée notamment par l'OIT.
La Suisse présente sur une liste noire
Les membres de l'organisation doivent adopter une Déclaration du centenaire pour établir des politiques centrées sur les êtres humains face aux défis numériques. "L'avenir du travail n'est pas préétabli. Nul ne le décidera à notre place. Les robots ne le feront pas", a aussi affirmé le directeur général de l'OIT Guy Ryder.
Face aux "risques de précarisation", le conseiller fédéral a lui appelé à un "partenariat social fort". Une condition selon lui pour une croissance économique durable et favorable à l'environnement.
Le modèle tripartite de l'OIT entre autorités, employeurs et syndicats doit "se multiplier", dit Alain Berset. Or, la Suisse figure sur une liste noire de l'organisation, parmi 40 pays accusés de violer leurs obligations internationales.
Celle-ci devait être raccourcie lundi à 25. Selon l'OIT, les travailleurs actifs dans les syndicats en Suisse ne sont pas assez protégés d'un licenciement. Ils devraient bénéficier d'une compensation financière plus importante s'ils sont sanctionnés pour leurs efforts dans ce cadre.
ats/ther