La stratégie énergétique acceptée il y a deux ans par le peuple suisse interdit pourtant la construction de toute nouvelle centrale. Mais, pour de jeunes délégués PLR alémaniques, la lutte contre le changement climatique restera sans effets si on se passe de l'énergie nucléaire
Lors de l'assemblée du 22 juin qui fixera la stratégie climatique du parti, ils vont donc prendre position en faveur de nouvelles centrales. Le conseiller national PLR zurichois Hans-Ulrich Bigler, président du Forum nucléaire, se ralliera à cette position: "si on peut présenter de nouvelles technologies, il faut rester ouvert à des investissements et dans ce sens-là, je vais soutenir la position des jeunes radicaux".
Dans un récent sondage, 56% des sympathisants PLR se disent favorables à la construction de nouvelles centrales nucléaires. Mais le nucléaire est devenu très impopulaire après l'accident de Fukushima, au Japon, en 2011.
Retard sur les énergies alternatives
Reste que le développement du solaire et de l'éolien, censé compenser la sortie du nucléaire, prend du retard, comme le souligne la Fondation suisse de l'énergie dans un récent rapport. Pour son responsable politique, Valentin Schmidt, le retour des pro-nucléaires est toutefois insensé. "Ils prennent l'argument du climat, mais en réalité il faut savoir que les nouvelles centrales nucléaires seraient beaucoup trop chères, ça prendrait beaucoup trop de temps à les réaliser, ça n'est pas réaliste", assène-t-il, avant d'ajouter: "les alternatives sont là, les technologies sont connues, il faut juste le faire".
Durée de vie allongée
Si la construction d'une nouvelle centrale reste très improbable, le prolongement de la durée de vie des installations actuelles se précise.
Tant qu'elles sont jugées suffisamment sûres, les centrales suisse profitent d'une autorisation d'exploitation illimitée. Doris Leuthard avait à l'époque parlé d'une durée de vie maximale de 50 ans. Mais l'Office fédéral de l'énergie confirme que l'un de ses scénarios pour l'avenir prévoit désormais une durée de vie de 60 ans.
Julien Bangerter/pym