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Conseil fédéral: Martine Brunschwig Graf candidate

Martine Brunschwig Graf sera la candidate des libéraux genevois avec Christian Lüscher.
La maîtrise de l'allemand est l'un des atouts de la Genevoise.
Martine Brunschwig Graf est candidate à la succession de Pascal Couchepin au Conseil fédéral. La libérale genevoise l'a annoncé dimanche soir sur le plateau du 19:30 de la Télévision Suisse Romande. Elle est la première femme à se lancer dans la course.

"Je suis davantage taillée pour le mauvais temps que pour le
beau temps", a expliqué la Genevoise en indiquant qu'elle se
mettait, selon la formule consacrée, "à disposition" de son parti.
Les temps de crise actuels ont donc pesé dans sa décision:
"j'aurais été beaucoup moins tentée s'il n'y avait pas d'enjeu", a
confié Martine Brunschwig Graf.

Première femme dans la course

Ancienne conseillère d'Etat genevoise, cette économiste est la
première femme à se lancer dans la course. Elle a le soutien des
femmes libérales-radicales. Citée parmi les papables avant même que
Pascal Couchepin annonce son retrait, elle figure parmi les
favoris.



La présence d'une autre Genevoise au gouvernement, la socialiste
Micheline Calmy-Rey, pourrait toutefois constituer un handicap. Sa
ligne politique alliant libéralisme économique et humanisme - elle
s'est d'ailleurs opposée au durcissement de la loi sur l'asile en
2006 - pourrait lui coûter les suffrages de l'UDC.

Trois candidats déclarés

Dans un communiqué, le PLR suisse s'est réjoui de l'annonce de
cette candidature. Elle porte à trois le nombre de prétendants
déclarés. Dans les rangs du Parti libéral genevois, le conseiller
national Christian Lüscher a déjà annoncé son intérêt, encouragé
par les Jeunes libéraux-radicaux. Le conseiller aux Etats
neuchâtelois Didier Burkhalter a été le premier à sortir du bois
mercredi.



L'ouverture de la succession de Pascal Couchepin permet aux
sections cantonales du PLR de s'offrir un tour de piste médiatique.
Le PLR fribourgeois a ainsi annoncé qu'il souhaitait décider le
conseiller national Jacques Bourgeois et le conseiller d'Etat
Claude Lässer à se lancer.

Les Vaudois prennent leur temps

Les Vaudois, pour leur part, ont décidé de ne rien brusquer. Ils
présenteront un candidat d'ici le 10 août, délai imparti aux
sections cantonales pour annoncer leurs prétendants auprès de la
direction du PLR à Berne. Parmi les papables les plus souvent cités
figurent le président du gouvernement vaudois Pascal Broulis, ainsi
que les conseillers nationaux Isabelle Moret et Olivier
Français.



A Genève, les deux candidats n'ont pas encore le soutien de leur
parti cantonal. Les libéraux genevois prendront leur décision lors
d'une assemblée le 23 juillet. Aucune candidature en revanche chez
les radicaux genevois, le conseiller administratif Pierre Maudet
ayant jeté l'éponge. Dans ce canton, radicaux et libéraux n'ont pas
fusionné, contrairement aux formations nationales.

PDC et Verts en embuscade

Une fois les différents prétendants désignés, le parti suisse
désignera un ou plusieurs candidats en vue du l'élection du futur
conseiller fédéral, en septembre par l'Assemblée fédérale.



Les libéraux-radicaux ne sont pas seuls sur les rangs pour cette
élection. En juin, sitôt la démission du Valaisan connue, le Parti
démocrate-chrétien a fait valoir son intérêt. Il pourrait tenter de
récupérer le siège perdu après la non réélection de Ruth Metzler en
2003, mais n'a pour l'instant pas présenté de candidat. De leur
côté les Verts n'excluent pas de se lancer dans la course. Ils
présenteront un candidat si ceux qui se présentent ne les satisfont
pas.



ats/hof

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Biographie express de la Genevoise

Martine Brunschwig Graf est économiste de formation. Agée de 59 ans, la libérale a été la première femme à entrer au gouvernement genevois, en décembre 1993.

Martine Brunschwig Graf a accompli trois mandats au Conseil d'Etat. Elle a repris le Département des finances en 2002, après le départ de Micheline Calmy-Rey pour le Conseil fédéral.

Avant d'être élue à l'exécutif genevois, cette Fribourgeoise d'origine, qui a passé plus de 30 ans au bout du lac, a été députée au Grand Conseil de 1989 à 1993. Elle a aussi présidé le Parti libéral genevois de 1988 à 1990.

Mais elle a fait l'essentiel de sa carrière - quinze ans - à la Société pour le développement de l'économie suisse, l'ancêtre d'economiesuisse.

Si elle siège au Conseil national depuis 2003, elle n'a toutefois pas été élue aux Etats en 2007, les Genevois lui préférant alors la socialiste Liliane Maury Pasquier et l'écologiste Robert Cramer.

Sous la Coupole, la vice-présidente du groupe libéral-radical n'est ni une inconnue ni une ténor du Parlement. Elle s'intéresse à la formation, à l'économie et aux droits humains.

Membre de la commission des finances et de celle de politique extérieure, elle a par exemple défendu la position du Conseil fédéral lors des débats sur le sauvetage d'UBS.

Son engagement associatif, notamment au sein de "Relève PME", de l'Association pour la prévention de la torture et de Swisspeace, traduit les mêmes préoccupations, dans la tradition des libéraux genevois: libéralisme économique et humanisme.

Elle s'est d'ailleurs opposée au durcissement de la loi sur l'asile en 2006, alors que son parti y était favorable.

Sa maîtrise de l'allemand lui a valu d'apparaître dans l'émission politique phare de la télévision alémanique "Arena" lorsqu'elle était au gouvernement genevois.

La dernière fois que les libéraux genevois ont accédé au Conseil fédéral remonte à il y a 92 ans, avec l'élection de Gustave Ador.