Si le trafic des avions est à l'origine de 2 à 3% des émissions des gaz à effet de serre dans l'Union européenne, la proportion grimpe jusqu'à 10% pour la Suisse.
Les incitations actuelles tendent vers l'abandon de l'avion pour d'autres moyens de transport comme le train, mais pour le spécialiste de l'aéronautique Michel Polacco, le problème n'est pas résolu: "S'il y a moins de passagers dans l'avion, quelque part la pollution par passager devient plus importante et par conséquent ça n'est pas un moyen réel de réduire les effets polluants de l'aviation. Il faut une vision beaucoup plus large et beaucoup plus globale".
Taxer les billets?
En Suisse, la proposition de taxer les billets d'avion est toujours pendante aux Chambres fédérales. Isabelle Chevalley, conseillère nationale vert'libérale vaudoise, commente: "Aujourd'hui, on fait croire aux gens qu'on fera de l'écologie avec des taxes, mais ça n'est pas le cas. Je suis favorable aux trains de nuit, mais pour l'instant il n'y en a pas assez pour proposer des alternatives. L'avion est moins cher parce qu'il ne se voit pas imposer les mêmes règles du jeu que les autres moyens de transport. Et c'est là qu'il est important de mettre des taxes qui soient les mêmes qu'on a sur l'essence et sur les autres modes de transport".
Quoi qu'il en soit, l'aéronautique n'échappe plus aux critiques sur son empreinte carbone. Et en Suisse, les habitants prennent toujours l'avion deux fois plus souvent en moyenne qu'en France, en Allemagne, en Autriche ou en Italie.
Pierre-Etienne Joye/pym