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Feu vert au tir de deux loups en Valais

Depuis la mi-mai, le loup s'en est pris à une quarantaine de moutons.
Depuis la mi-mai, le loup s'en est pris à une quarantaine de moutons.
Les deux loups signalés en Valais peuvent être abattus. Le conseiller d'Etat Jacques Melly a autorisé jeudi le tir des bêtes du Val d'Illiez et du Val des Dix. Les gardes-chasse ont soixante jours pour abattre les deux prédateurs.

A la suite de ces incidents, la commission intercantonale
chargée de la gestion du loup a établi, lors d'une réunion mardi à
Berne, un bilan des dégâts dus aux loups en Valais. Sur la base de
ce rapport, le chef du Département de l'environnement valaisan
Jacques Melly a donné son feu vert au tir de deux bêtes, indique
jeudi l'Etat du Valais.



Mi-juillet, le loup signalé au Val d'Illiez avait obtenu un
sursis, les critères fixés par le Concept loup pour l'abattre
n'étant alors pas réunis. Entre mi-mai et mi-juin, 43 moutons
avaient péri sous ses crocs, mais 29 d'entre eux n'avaient pu être
pris en compte en raison de mesures de protection
insuffisantes.

Critères remplis

Entre-temps, Maître Ysegrin a signé
son arrêt de mort en agrandissant son tableau de chasse. Le Concept
loup prévoit le tir d'un prédateur si celui-ci tue en quatre mois
35 moutons protégés dans une même région. Le loup du Val des Dix
n'aura obtenu lui aucun sursis: son attaque de la nuit du 1er au 2
août ayant fait 15 victimes protégées d'un coup, le prédateur
remplit les conditions de sa mise à mort. 60 jours de traque



Les gardes-chasse, seuls habilités à tirer les bêtes, ont soixante
jours à partir de vendredi pour remplir leur tâche. Le délai de
recours de 30 jours n'a pas d'effet suspensif, précise Peter
Scheibler du Service de la chasse valaisan. Passé ce délai, les
compteurs des deux loups seront remis à zéro et leur abattage à
nouveau interdit.



Le cas s'est produit fin 2007, lorsqu'une autorisation avait été
délivrée pour abattre le loup qui sévissait déjà dans le Chablais
valaisan. Mais les garde-chasse n'avaient pas réussi à le débusquer
dans le délai légal.



Depuis 2000, dix autorisations de tir ont été délivrées contre des
loups en Suisse: huit en Valais, une aux Grisons et une dans le
canton de Lucerne. Cinq prédateurs ont pu être abattus, dont quatre
en Valais.



ats/cht

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Le WWF "choqué"

Les deux autorisations de tir valaisannes s'ajoutent à celle délivrée lundi par les autorités lucernoises. «Notre pays est champion d'Europe en matière d'abattage du loup», puisque trois spécimens sur les sept officiellement recensés sur le territoire ont été condamnés à mort, dénonce dans un communiqué le WWF qui se dit "choqué".

Le WWF et Pro Natura réclament un changement du Concept loup, qualifié de farce. La loi censée protéger l'animal se retourne en fait contre lui en légitimant son tir, accuse Pro Natura.

Il ne faut plus que la Confédération dédommage les propriétaires de moutons non protégés, victimes du loup, demande le WWF. Et «les contributions d'estivage doivent être mieux réparties, les troupeaux sans protection ne doivent être autorisés qu'à certaines conditions et les alpages mieux contrôlés».

Le WWF précise encore qu'il va examiner les différents cas et décidera d'un éventuel recours.