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La fibre écologique de certains partis reste peu perceptible au Parlement

À quelques mois des élections fédérales, tous les partis, même l'UDC, abordent la question du réchauffement climatique.
À quelques mois des élections fédérales, tous les partis, même l'UDC, abordent la question du réchauffement climatique. / 19h30 / 2 min. / le 20 juin 2019
A quatre mois des élections fédérales, les partis politiques tentent d'afficher leur sensibilité aux questions environnementales. La RTS a vérifié si celle-ci se manifestait au travers des positions des élus ainsi que de leur activité législative.

La présidente du Parti libéral-radical Petra Gössi l'affirmait dimanche 16 juin sur le plateau de la RTS: "Les questions environnementales sont dans l'ADN" du PLR. L'UDC, elle aussi, cherche à se positionner sur ce terrain. Elle a diffusé un tout-ménage spécialement consacré à la question écologique.

Investissements publics boudés par les élus de droite

Faut-il augmenter le budget consacré à la protection de l'environnement et à l'aménagement du territoire? C'est l'une des questions posées par Smartvote aux candidats et candidates aux élections fédérales. Alors que les futurs élus de gauche et vert'libéraux soutiennent unanimement ce budget depuis 2011, la réponse est plus modérée pour les autres partis du centre et de la droite.

Au PLR, plus d'un élu sur deux voulait en 2015 diminuer ce budget. Les députés libéraux-radicaux actuels se sont donc montrés plus parcimonieux que lors de la législature précédente. Pour rappel, celle-ci avait débuté en 2011, année marquée par la catastrophe de Fukushima. Quatre ans plus tard, l'inquiétude écologique était plus faible dans le public, le soutien aussi. Faut-il y voir un lien de cause à effet?

Il a fallu un changement profond au sein du PLR.

Christian Lüscher, vice-président du PLR suisse

Christian Lüscher, vice-président du PLR suisse, conteste tout opportunisme dans l'approche du parti. Il concède toutefois que "tous les politiciens s'adaptent aux préoccupations de la population en fonction des vagues de l'histoire". Une adaptation qui ne se fait pas toujours sans mal. "Il ne faut pas se voiler la face. Il a fallu un changement profond au sein du PLR. Nous avons sondé la base, il y a eu une prise de conscience qu'il s'agissait là d'une véritable préoccupation de la population".

L'UDC, quant à elle, reste fidèle à sa ligne: depuis 2011, ses élus demandent une baisse de ce budget. Selon son tout-ménage, les problèmes liés à l'écologie ne doivent pas être réglés par des investissements publics.

"L'UDC doit lutter spécifiquement contre l'hystérie idéologique du climat. Je suis pour la protection de l'environnement, mais je ne suis pas un marxiste vert!", explique le conseiller national UDC Roger Köppel.

Inactivité parlementaire

Autre indicateur intéressant, celui qui mesure la part des objets parlementaires (motions, interpellations, postulats...) traitant d'écologie portés par chaque parti.

Sans surprise, les partis les plus actifs sont les Verts et les Vert'libéraux. Près d'un objet sur trois formulé par ces deux partis concerne l'environnement. Ailleurs au centre et chez les socialistes, ce chiffre tombe à un sur dix. L'UDC n'est pas le moins actif, même si seuls 7% des interventions de ses députés touchent à l'écologie.

Le parti le moins prolixe en la matière reste donc le PLR. Un objet sur vingt déposé par ses députés entre dans cette catégorie. Une donnée que Christian Lüscher considère comme assez peu pertinente: "La politique suisse ne se fait pas à coups de motions ou de postulats. Elle passe par de la consultation et du travail de commission. Ces objets parlementaires relèvent plutôt de la politique spectacle, que ne pratique pas le PLR". Des objets parlementaires, le PLR en a tout de même déposé près de 1000 entre 2015 et 2018. C'est moins que le PS ou l'UDC mais plus que tous les autres partis. L'argument de Christian Lüscher n'explique pas pourquoi l'environnement y était si peu représenté.

Tybalt Félix, avec la collaboration de Thierry Clémence

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