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La venue du dalaï-lama en Suisse fait polémique

Le chef spirituel tibétain ne sera pas reçu par le Conseil fédéral.
Le chef spirituel tibétain ne sera pas reçu par le Conseil fédéral.
Le dalaï-lama arrive mardi en Suisse pour une visite de cinq jours, durant laquelle il passera par Lausanne et Genève. Ni le Conseil fédéral, ni le Conseil d'Etat genevois n'a prévu de le rencontrer. Les autorités, accusées de complaisance envers la Chine, subissent la critique.

Le leader tibétain a été invité par le centre bouddhiste de
Lausanne les 4 et 5 août pour donner deux conférences publiques,
déjà complètes, à la patinoire de Malley. Tout discours politique
devrait y être soigneusement évité. Il se rendra ensuite à Genève
pour une conférence intitulée "Finding common ground", qui réunira
du 6 au 8 août des intellectuels chinois et tibétains.



Objectif: promouvoir une "meilleure compréhension entre les deux
communautés" et "trouver des solutions pacifiques à la question
tibétaine". Après quoi, le dalaï-lama prendra l'avion pour regagner
New Dehli.

Pas d'accueil officiel à Genève

A Lausanne, les conseillers d'Etat Pascal Broulis et Philippe
Leuba, ainsi que le chancelier Vincent Grandjean représenteront les
autorités cantonales vaudoises et s'occuperont des "usages
protocolaires de bon accueil". Les discussions porteront sur les
questions religieuses et la communauté tibétaine du canton de
Vaud.



En revanche, aucun membre du Conseil fédéral ou du Conseil d'Etat
genevois ne rencontrera le dalaï-lama. "Ce sont des lâches!" se
fâche le conseiller national Oskar Freysinger (UDC/VS),
vice-président du groupe parlementaire Suisse-Tibet. Ce groupe
avait adressé le 9 juillet une lettre "invitant le Conseil fédéral
à recevoir officiellement le dalaï-lama".



Il remarque que "la population suisse a constamment exprimé
l'importance qu'elle accorde à la solidarité avec le Tibet". Le
groupe parlementaire Suisse-Tibet rencontrera le dalaï-lama lors de
sa prochaine visite en Suisse, en avril 2010.

"Prosternation" face à la Chine

Le président du groupe, Mario Fehr (PS/ZH), va plus loin,
parlant lui de «prosternation» du Conseil fédéral face à la Chine.
"Leurs explications sont ridicules: les conseillers fédéraux
peuvent aller rapidement à Lausanne avec des hélicoptères. Pascal
Couchepin pouvait aussi rencontrer le dalaï-lama en tant que
ministre de la culture", comme il l'avait fait en 2005.



Pour lui, "la Chine a fait pression sur le gouvernement" à cause
de futurs accords économiques entre la Suisse et la Chine. Le
gouvernement, pourtant, se défend: Pascal Couchepin invoque des
problèmes d'emploi du temps, entre ses vacances et le Festival de
Locarno, qui débutera le 5 août.

Interrogée à la mi-juillet par la
Radio suisse romande (RSR), Micheline Calmy-Rey avait elle démenti
toute pression chinoise et assuré que le gouvernement avait
"cherché une solution qui corresponde au degré et à la personnalité
du dalaï-lama".



Ainsi, la présidente du Conseil national Chiara SimoneschiCortesi,
la première citoyenne de Suisse, rencontrera le matin du 6 août le
dalaï-lama à Lausanne. Selon le service du parlement, il n'y aura
pas de discussion politique.



ats/bkel

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La Chine veille au grain

Pour l'ambassade de Chine en Suisse, "le dalaï-lama est une personne avec plusieurs visages".

Elle ne le voit pas comme un chef religieux: "les propos du dalaï-lama ont prouvé qu'il n'est pas neutre".

Interrogé par l'ATS, Feng Haiyang, conseiller à l'ambassade, précise que "la Chine et la Suisse sont des pays amis et que l'on ne fait pas pression sur un ami".

Néanmoins, "nous espérons que la Suisse n'offrira aucune plateforme pour ses propos séparatistes. Nous sommes convaincus que les deux pays feront de leur mieux pour soigner leurs relations".

De nombreuses visites en Suisse

Ce n'est pas la première fois que le Conseil fédéral ne reçoit pas le dalaï-lama, qui est déjà venu en Suisse à 21 reprises depuis 1973.

Dans les vingt dernières années, le chef spirituel tibétain n'a été reçu que cinq fois par des conseillers fédéraux, de manière informelle.