Si la population a moins dépensé d'énergie en 2018 qu'en 2017, malgré une hausse des résidents permanents (+0,7%), la mobilisation récente autour des enjeux climatiques semble n'y être pour rien. Comme l'indiquent les chiffres de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), ce sont les "degrés-jours de chauffage" qui expliquent cette baisse. Indicateurs-clés de l'énergie consommée pour le chauffage, ils ont en effet chuté de 10,6%.
Les chiffres des sources d'énergie utilisées comme moyen de chauffage témoignent de cette baisse: ainsi, la consommation d'huile de chauffage extra-légère a chuté de 10,1%, celle de gaz naturel de 5,6% et celle d'électricité de 1,4%. Ces trois agents énergétiques représentent plus de la moitié de la consommation d'énergie, précise l'OFEN.
Les énergies renouvelables utilisées pour le chauffage bénéficient elles aussi de la hausse des températures. La baisse se monte à 6,3% pour le bois-énergie, 1,8% pour les pompes à chaleur et 2,1% pour le chauffage à distance. Seul le chauffage via l'énergie solaire a enregistré une hausse (+2%).
Plus de voitures et d'avions
En regard de ces chiffres, si la baisse de la consommation d'énergie globale n'est "que" de 2,2%, c'est parce que d'autres indicateurs sont en hausse. Ainsi, la consommation de carburant progresse de 1,4%. Elle est la plus forte dans le domaine des carburants d'aviation (+5,7%). En tout, les carburants fossiles représentent plus d'un tiers (35,4%) de la consommation d'énergie totale.
Retour à la hausse en vue
Les indicateurs qui déterminent à long terme l'augmentation de la consommation d'énergie sont eux aussi en hausse, relève l'OFEN. C'est notamment le cas du parc de véhicules à moteur (+1%, soit davantage que la hausse de la population résidante permanente) et du produit intérieur brut (+2,5%).
En Suisse, la consommation d'énergie a augmenté par rapport à l'année précédente lors de 25 des 40 dernières années (voir graphique ci-dessous). Elle semble toutefois se stabiliser depuis les années 2000.
ats/Vincent Cherpillod