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"Les pesticides devraient être considérés comme des médicaments"

Le National rejette les initiatives populaires sur l'interdiction des pesticides: Interview de Nathalie Chèvre (vidéo)
Le National rejette les initiatives populaires sur l'interdiction des pesticides: Interview de Nathalie Chèvre (vidéo) / La Matinale / 7 min. / le 21 juin 2019
"Les pesticides ne devraient pas être utilisés de manière systématique", a déclaré Nathalie Chèvre, éco-toxicologue, vendredi à la RTS. Mais ils ne constituent pas le seul danger. "Nous sommes entourés de substances toxiques".

Alors que le Conseil national vient de rejeter deux initiatives anti-pesticides, Nathalie Chèvre a reconnu dans La Matinale que les pesticides dans l'agriculture ont leur utilité. "Il y a des ravageurs que nous ne pouvons pas combattre autrement, mais les pesticides ne devraient pas être utilisés de manière systématique. Ils devraient être considérés comme des médicaments et utilisés comme des antibiotiques", a relevé l'éco-toxicologue et maître d'enseignement à l'Université de Lausanne.

"Si nous supprimons les pesticides, nous devons produire de manière différente", a-t-elle encore expliqué. "Et ce n'est pas uniquement les agriculteurs qui sont concernés, tout le système est touché si nous décidons de produire sans pesticide, et en tant qu'acteur consommateur, nous avons un grand rôle à jouer".

Exposés en permanence

Mais les pesticides ne sont pas utilisés qu'en agriculture. "Nous en trouvons par exemple dans les peintures, dans les produits anti-puces des animaux", a-t-elle indiqué, sans parler de tous les "autres produits toxiques auxquels nous sommes exposés".

"Entre les pesticides, les cosmétiques (beaucoup sont des perturbateurs endocriniens), certaines substances contenues dans les vêtements, les plastiques, je rappelle qu'on ingère chaque semaine l'équivalent d'une carte de crédit, nous sommes exposés en permanence. Il faut avoir une réflexion beaucoup plus globale en tant que consommateur que simplement l'usage des pesticides", a prévenu Nathalie Chèvre. "Nous pouvons diminuer notre exposition aux substances chimiques mais nous ne pouvons plus l'éviter".

Propos recueillis par Romaine Morard/lan

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