La possibilité d'introduire une telle taxe ne figurait pas dans le texte initial. La Conférence des présidents de parti (CPP) était contre. La proposition, qui émanait du conseiller aux Etats lucernois Damian Müller, a finalement été approuvée par 121 voix contre 103 et trois abstentions. La présidente du PLR Petra Gössi n'a pas voté.
Concrètement, les représentants libéraux-radicaux ont accepté d'envisager la création d'une taxe "incitative" sur les billets d'avion "pour l'innovation et la protection de l'environnement". Son produit devrait être partiellement versé dans un fonds pour le climat, servant à financer l'innovation et des investissements nécessaires à la protection du climat, tant en Suisse qu'à l'étranger.
Le reste du produit de la taxe serait redistribué. Les passagers en transit en seraient exemptés. Dans le même temps, la Suisse devrait plaider en faveur d'une taxation du kérosène coordonnée au niveau international, qui devrait alors remplacer la taxe sur les billets d'avion. En revanche, il a été refusé de promouvoir les trains de nuit.
Des émissions nulles d'ici à 2050
D'autres changements ont été apportés dans le plan de route environnemental du PLR. Dans la partie générale du programme, les délégués ont choisi, à une courte majorité, de soutenir l'objectif de zéro émission de gaz à effet de serre d'ici à 2050 plutôt que "dans la seconde moitié du siècle". Là aussi, ils sont allés contre l'avis de la CPP.
Au total, plus d'une cinquantaine de demandes de modification du document présenté aux délégués avaient été déposées avant l'assemblée. Elles ont toutes été discutées et soumises au vote individuellement pendant la réunion, ce qui a pris un peu plus de trois heures. Le texte final a été validé par 190 voix contre 19 et une abstention.
Elaboré sur la base d'une large consultation menée ces derniers mois auprès de la base (à laquelle ont répondu 14'000 personnes), le papier de position contient une série de mesures rangées sous quatre thématiques: la nature et le paysage, l'habitat, le travail et la formation, ainsi que le transport.
Ne pas céder le terrain aux "utopistes"
Avant le début des débats proprement dits, Petra Gössi a exhorté les délégués à ne pas abandonner le terrain de l'environnement aux "utopistes". Tançant les autres partis, elle a appelé à ne pas faire comme l'UDC, "qui met la tête dans le sable et qui nie le problème", ni comme les socialistes et les Verts, "qui mènent une politique environnementale et climatique basée sur les interdits".
ats/lan