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La quête du pétrole sous le Léman est lancée

Le vice-president de Petrosvibri Philippe Petitpierre.
Le vice-president de Petrosvibri Philippe Petitpierre.
La société Petrosvibri a présenté mercredi à Vevey (VD) son projet de forage sous le Léman à partir de la commune de Noville. Avec un budget de 22,5 millions de francs, elle espère trouver du gaz en quantité, avec une probabilité de réussite estimée à 15%.

Qualifiée de "tout à fait exceptionnelle" par Philippe
Petitpierre, vice-président de Petrosvibri (filiale de Gaznat et
Holdigaz à Vevey), cette initiative a reçu récemment le permis de
la commune de Noville après des mois de discussions avec tous les
services, notamment ceux du canton de Vaud.



Les premiers travaux de génie civil vont commencer sous peu. Le
forage proprement dit devrait débuter en novembre. Au troisième
trimestre 2011, si tout se passe normalement, la société promet de
remettre le site en état.

3 km de profondeur

Noville a "obtenu de Petrosvibri toutes les garanties", a
affirmé le syndic Pierre-Alain Karlen, qu'il s'agisse d'assurances
financières ou de suivi écologique.



Le forage devrait atteindre près de 3 km de profondeur, mais sa
longueur totale sera de 4 km puisqu'il partira de la terre ferme
puis s'inclinera pour se retrouver sous le lac. "Les indications
géologiques nous disent qu'il y a du gaz. Le pétrole, ce n'est pas
exclu", a déclaré le géologue Werner Leu, sans donner davantage de
précisions sur des quantités.

Jackpot à la clé

Les responsables ont affirmé que leurs
recherches continueront quels que soient les prix de l'énergie.
Philippe Petitpierre juge que le projet équivaut à "une démarche
citoyenne" et qu'il ne faut "pas laisser cette énergie dormir",
surtout s'il y a "70 ans de gaz naturel sous nos pieds".



Le pari de Petrosvibri est "à risques". Mais si les recherches
sont fructueuses, "c'est le scénario jackpot", avec des milliards
de francs à la clé, selon Philippe Petitpierre.



Dans une deuxième phase, après forage et étude des résultats, une
nouvelle procédure devra être engagée pour éventuellement exploiter
la manne. Un des points de négociations sera alors la répartition
des bénéfices entre les cantons de Vaud et du Valais et la France.
Philippe Petitpierre n'y voit pas de problème, les autorités
n'étant intéressées que par leurs intérêts, "leur droit de
cuissage", selon sa formule.



ats/boi

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Rapport d'impacts

Un rapport d'impact a été présenté pour démontrer que toutes les précautions avaient été prises afin de diminuer au maximum les effets du forage sur une région naturelle très protégée.

Malgré un travail 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, les conséquences seront maîtrisées, qu'il s'agisse de l'eau, des déchets, de la végétation ou des animaux, selon l'ingénieur Félix Schmidt.

L'an dernier, le gaz naturel a représenté 13% de la consommation énergétique de la Suisse.

Géothermie sans risque

Petrosvibri a mentionné également sa volonté d'exploiter de la géothermie à cette occasion, tout en insistant sur les précautions prises.

Il n'y a rien de comparable avec les tentatives malheureuses menées à Bâle qui ont débouché sur des tremblements de terre.