Dans un courrier à ses affiliés, la Société suisse d'oncologie médicale tire la sonnette d'alarme. Les immunothérapies, très prometteuses en matière de rémission de certains types de cancers, ne sont pas suffisamment accessible aux malades.
Le texte pointe notamment une hausse exceptionnelle des situations où les assurances maladies n'entrent pas en matière sur le remboursement de ces traitements ainsi que de fortes disparités selon les régions et les caisses.
"Une condamnation à mort de la part de mon assurance"
Anne Deluz se bat depuis 5 ans contre un cancer du sein invasif. Après de multiples chimiothérapies, radiothérapies et hormonothérapies, son oncologue et plusieurs spécialistes lui ont proposé de suivre une immunothérapie.
Sa caisse maladie, Visana, refuse de prendre en charge le traitement. Elle estime que tous les critères ne sont pas réunis et que le bénéfice thérapeutique important, requis par la loi, n'est pas suffisamment démontré.
"J'ai l'impression d'une condamnation à mort de la part de mon assurance", explique Anne. "Cela fait trois mois que j'ai commencé à payer de ma poche ce traitement qui coûte environ 10'000 francs par mois. Je n'ai plus d'autre solution thérapeutique. Mais j'arrive au bout de mes économies et je ne sais pas comment je vais pouvoir financer la suite." Contactée par Mise au Point, Visana n'a pas souhaité commenter.
Le cas d'Anne n'est de loin pas isolé. Et il est fort probable que ce type de contentieux se multiplient car les immunothérapies sont de plus en plus prescrites. Ce traitement vise à stimuler le système immunitaire du malade pour l'aider à identifier et à détruire les cellules cancéreuses.
Romain Miranda
Accès rapide aux médicaments souhaité
Selon le moniteur de la santé 2019 d'Interpharma publié lundi, la majorité des Suisses souhaitent un accès rapide et large aux médicaments et thérapies innovants, en particulier dans les domaines très discutés du cancer et des maladies rares.
Les sondés sont 93% à juger que des médicaments anticancéreux innovants doivent être accessibles à tous et autant acceptent que les traitements pour les maladies rares soient couverts par l'assurance maladie de base. Pour Interpharma, les Suisses ne veulent pas d'une médecine à deux vitesses en matière d'innovation.